Le voyage du canapé-lit
Pierre Jourde
Gallimard, 2018
Cela va finir par se savoir : j'aime beaucoup l'auteur, enfin, heu, ses livres, seule rencontre à l'heure actuelle. Après Le Maréchal absolu Pays perdu La première pierre Winter is coming, ces trois derniers évoquant des épisodes de sa vie, genre que d'ordinaire je fuis, voici une histoire de canapé-lit; mais son talent doit être incontournable puisque même sur la maladie (et le décès) de son fils, j'ai dévoré le texte.
Cette fois, à une époque non précisée, Jourde faisant fi de la chronologie et mélangeant allègrement passé, présent et même futur, ainsi que la géographie, peu importe, sa grand-mère maternelle est décédée, une grand-mère affreuse en particulier à l'égard de sa fille, la mère de l'auteur (vous suivez?), et le voilà, accompagné de son frère Bernard et son épouse Martine, à transbahuter un canapé vieillot jusqu'à la demeure familiale au fin fond de l'Auvergne.
Cette équipée permet de découvrir le trajet en France profonde (respect à la France profonde, hein!), des dialogues fous (inventés, mais psychanalysants parfois, il y a de la névrose familiale dixit la quatrième)(de toute façon, il y a déjà le canapé) et des voyages jourdesques, avec ou sans Bernard, dont ils s'est tiré vivant, mais après moult péripéties.
Avouons-le, parfois les blagues sont scato, Jourde raconte sa vie, mais fichtre je me suis bien amusée. Et j'en avais besoin. Je sais, ce n'est pas franchement un compte-rendu objectif mais tant pis. De toute façon Jourde a déjà désamorcé les critiques qu'on pouvait lui faire, alors...
Intervention d'un lecteur déçu de trouver tels passages sous la couverture blanche de Gallimard (mais où-va-t-on, quoi!)
"-Je revenais faire un tour, mais je vois que ça ne s'est pas arrangé, je vais revendre ce bouquin chez Gibert fissa, fait le lecteur.
-C'était qui? turlute Martine.
-Notre lecteur. Il s'en va.
- C'est le seul?
- J'en sais rien.
- Mais si personne ne nous lit, on va continuer à exister?
- Un livre existe sans lecteur.
- Tu es sûr?"
Page 170 allusion aux lecteurs de Chevillard, un pote de Jourde, d'où
Détartre et désinfecte
Eric Chevillard
Fata Morgana, 2017
De courts textes qui m'ont intéressée de façon inégale (désolée). La soupe et La chaise sont excellents, Nets progrès, génial (pour moi ça parle d'un chat, donc) et Rapport parlementaire, original et parlant, cause animale et extinction des espèces.
Pierre Jourde
Gallimard, 2018
Cela va finir par se savoir : j'aime beaucoup l'auteur, enfin, heu, ses livres, seule rencontre à l'heure actuelle. Après Le Maréchal absolu Pays perdu La première pierre Winter is coming, ces trois derniers évoquant des épisodes de sa vie, genre que d'ordinaire je fuis, voici une histoire de canapé-lit; mais son talent doit être incontournable puisque même sur la maladie (et le décès) de son fils, j'ai dévoré le texte.
Cette fois, à une époque non précisée, Jourde faisant fi de la chronologie et mélangeant allègrement passé, présent et même futur, ainsi que la géographie, peu importe, sa grand-mère maternelle est décédée, une grand-mère affreuse en particulier à l'égard de sa fille, la mère de l'auteur (vous suivez?), et le voilà, accompagné de son frère Bernard et son épouse Martine, à transbahuter un canapé vieillot jusqu'à la demeure familiale au fin fond de l'Auvergne.
Cette équipée permet de découvrir le trajet en France profonde (respect à la France profonde, hein!), des dialogues fous (inventés, mais psychanalysants parfois, il y a de la névrose familiale dixit la quatrième)(de toute façon, il y a déjà le canapé) et des voyages jourdesques, avec ou sans Bernard, dont ils s'est tiré vivant, mais après moult péripéties.
Avouons-le, parfois les blagues sont scato, Jourde raconte sa vie, mais fichtre je me suis bien amusée. Et j'en avais besoin. Je sais, ce n'est pas franchement un compte-rendu objectif mais tant pis. De toute façon Jourde a déjà désamorcé les critiques qu'on pouvait lui faire, alors...
Intervention d'un lecteur déçu de trouver tels passages sous la couverture blanche de Gallimard (mais où-va-t-on, quoi!)
"-Je revenais faire un tour, mais je vois que ça ne s'est pas arrangé, je vais revendre ce bouquin chez Gibert fissa, fait le lecteur.
-C'était qui? turlute Martine.
-Notre lecteur. Il s'en va.
- C'est le seul?
- J'en sais rien.
- Mais si personne ne nous lit, on va continuer à exister?
- Un livre existe sans lecteur.
- Tu es sûr?"
Page 170 allusion aux lecteurs de Chevillard, un pote de Jourde, d'où
Détartre et désinfecte
Eric Chevillard
Fata Morgana, 2017
De courts textes qui m'ont intéressée de façon inégale (désolée). La soupe et La chaise sont excellents, Nets progrès, génial (pour moi ça parle d'un chat, donc) et Rapport parlementaire, original et parlant, cause animale et extinction des espèces.
Je note le Jourde, auteur que j'ai rencontré deux fois, mais pas encore lu.
RépondreSupprimerDans ce nouvel opus, il m'a étonnée par son côté parfois barré. N'hésite pas à le découvrir, Pays perdu est dans tes cordes, je le sens.
SupprimerEncore un auteur que je n'ai jamais lu mais d'après ce que tu en dis, je ne suis pas sûre qu'il soit pour moi. Je parle de Jourde, mais je n'ai jamais lu non plus Chevillard...
RépondreSupprimerOui, Jourde écrit plus 'sérieusement' d'ordinaire, tâche de la découvrir ainsi peut-être?
Supprimerles déménagements plus pour moi j'en ai fait bcp trop
RépondreSupprimerJe compatis... j'ai pas mal changé de maison, mais heureusement, cela se faisait en léger la plupart du temsp.
SupprimerEh bien, pour moi, ça sera ni l'un, ni l'autre :)
RépondreSupprimerPfff, dommage pour toi!
SupprimerToujours pas lu cet auteur.
RépondreSupprimerFaudrait, faudrait...
Supprimeril faudrait aussi que j'essaye!
RépondreSupprimerDans tout bonne bibliothèque, c'est sûr.
SupprimerTiens, je suis étonnée, je ne me rappelle pas du tout que tu avais chroniqué des romans de cet auteur. Tu as l'air tellement réjoui que je le note.
RépondreSupprimerSi, si, et je le prouve. ^_^
SupprimerIntriguée, et par Jourde et par Chevillard qu'on ne cesse de me recommander !
RépondreSupprimerA toi de tenter!
SupprimerUN peu oublié pour moi Chevillard. Enthousiaste un moment, est-ce parce que je ne suis plus son blog ?
RépondreSupprimerIl divertit puis, à force, c'est indigeste : "La confiture témoigne encore d’un terrible déchaînement de violence humaine." (3935) ou "Quid du kiwi ou du kiwi ? Le kiwi a-t-il précédé le kiwi ? Ou y eut-il d’abord le kiwi et ensuite seulement le kiwi ?" (3934). Peut mieux faire.
Exact, il ne faut pas aller trop loin dans le déconcertant, on perd le lecteur. Mais il reste des pépites.
SupprimerBonjour Keisha, rien que le titre, cela donne envie. Et je n'ai encore jamais lu Jourde ni Chevillard (d'ailleurs). Bonne journée.
RépondreSupprimerAaaah il te faut découvrir Jourde!(et Chevillard)
SupprimerDe Chevillard, j'avais lu Ronce-Rose et aimé, par conte rien de Pierre Jourde. Tu pense que ça pourrait me plaire?
RépondreSupprimerOui je pense, d’autant plus qu'il allie à une écriture de bonne tenue des thèmes variés : Le maréchal absolu, 100% roman, Pays perdu et La première pierre, c'est plus autobiographique, si tu aimes MH Lafon, tu aimeras, Winter is coming, un deuil, relaté sans pathos, et ce canapé-lit, où je découvre un côté légèrement barré.
SupprimerEncore des découvertes possibles. On verra , je me méfie des livres déjantés. Je suis ou enthousiaste ou déçue.
RépondreSupprimerOh il y a du sérieux, tout n'est pas dans la dinguerie non plus.
SupprimerBien sûr, je relisais à l'instant mon billet sur "L'auteur et moi", c'était bien et amusant.
RépondreSupprimerEt je ne l'ai pas lu, il m'en reste, c'est le bonheur!
SupprimerJ'aimais bien le blog de Pierre Jour de,mais je n'ai jamais lu ses livres. Celui-ci a l'air bien déjanté, quand même... Quant à Chevillard, je suis en train de lire son dernier et je suis un peu dubitative....
RépondreSupprimerAïe. Commence par Pays perdu, ça devrait te plaire.
SupprimerPour le déjanté, ma foi, ça m'a bien plu, il y a des réflexions quand même.
Je n'ai lu ni l'un ni l'autre, mais je sais bien que si un jour je manque d'idée, en cliquant chez toi je n'en manquerai pas ! Mon carnet est plein, ma PAL déborde et en plus même sur le blog je ne m'en sors pas pour présenter toutes mes lectures :) Je le note quand même
RépondreSupprimerJ'adore ce "quand même". Hé oui, bienvenue au club!
SupprimerJourde et Chevillard : évidemment !
RépondreSupprimerRien que le titre est amusant. Ça annonce un beau programme !
N'hésite pas.
SupprimerOui, les deux se sont déplacés pour une 'lecture' ou 'rencontre' pas loin de chez moi... mais je ne pouvais pas y être!
toujours pas lu cet auteur! (idem pour Chevillard que j'ai pourtant déjà noté dans ma PAL
RépondreSupprimerle titre est drôle...
Drôle, comme le livre? En tout cas, il n'est pas trop trompeur.
SupprimerPierre Jourde : connais pas. Pas encore ?
RépondreSupprimerBon dimanche.
Je vous conseille Winter is coming.
SupprimerInconnus pour moi, mais drôles de titres quand même !
RépondreSupprimerBon dimanche.
Ah je les trouve!
SupprimerBonne semaine.
Je n'ai jamais lu cet écrivain, mais comme j'aime bien les textes un peu fou, je note. (Goran : https://deslivresetdesfilms.com)
RépondreSupprimerN'hésite pas si c'est ta came!
SupprimerEt dire que je n'ai toujours rien lu de Jourde, qui pourtant prend la poussière sur mes étagères. Mais cette histoire de canapé me tente drôlement, surtout si tu t'y es follement amusée !
RépondreSupprimerHé oui, de temsp en temps on en a besoin.
SupprimerIl va falloir que je parte à la découverte de ce Jourde (un jour), depuis le temps que tu en parles ! Bon, Chevillard, je connais, mais je pourrais retourner à son univers aussi (que de livres à lire !...).
RépondreSupprimerAvec un titre un poil barré, ça pourrait te permettre de commencer? (même si tous ne sont pas ainsi)
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