Oiseau de malheur
Linnunaivot
Johanna Sinisalo
Actes sud, 2011
traduit par Paula et Christian Nabais
Cet oiseau serait-il le perroquet kéa, malin et adaptable? Deux randonneurs finlandais, Heidi et Jyrki pourraient se le demander, au cours d'une randonnée en Tasmanie. Ces deux là ne se connaissaient guère auparavant; Jirki est efficace et aguerri, a tendance à allonger les étapes ("allez, que douze kilomètres, on les fait!"), et est un quasi maniaque du respect de la nature (zéro déchet sur place). Elle est plus petite, moins costaud, mais déterminée, surtout qu’elle a des comptes à régler avec un père riche et étouffant. Drôle de couple, leurs narrations alternent en courts chapitres, lui la nomme 'elle', elle l’appelle Jirky.
Après un décrassage en Australie et nouvelle-Zélande, les voilà sur le South Coast Track dans le sud de la Tasmanie, et là ce n'est pas pour les mauviettes! Le lecteur confortablement installé les suit dans les kilomètres de grimpées et descentes, sous le soleil, la pluie, dans les broussailles et la boue. Pas mon truc, mais j'ai été passionnée. Et puis Jirky en connaît un rayon en écologie.
En même temps, sont proposés des extraits d'Au coeur des ténèbres de Conrad, et les 'exploits' d'un type plutôt nuisible (le frère de Heidi?), des objets disparaissent et réapparaissent (coupable, un kéa?), par exemple un briquet orange, mais le roman m'a absolument passionnée sans recours à ces trucs là.
"La nouvelle-Zélande était une carte postale bluffante et sans fin, comme si un designer italien à la mode avait élaboré des paysages sur ordinateur en jouant à fond sur le côté esthétique. Ici, tout est primitif, rugueux, d’une beauté si différente de tout ce que j'ai pu connaître qu'il est difficile d'employer ce terme au premier abord. La côte sud de la Tasmanie est belle à la manière d'un coteau rocheux en Laponie, je dirais. Elle n'a rien d'attrayant, ni d'aguichant, c'est un paysage conscient de sa propre valeur qui n'a besoin de plaire à personne, qui peut se permettre d'être revêche. Comme une star masculine de Hollywood sur le retour, un paulnewman, un clinteastwood, avec tant de strates imprimées sur ses traits par le temps que personne ne pourrait désormais qualifier son visage de beau, encore moins de gracieux, mais dont l'indéniable charisme viril coupe le souffle."
Un lien vers le South Coast track (avec photos) (et c'est bluffant!)
Les avis de Mark et Marcel,
Linnunaivot
Johanna Sinisalo
Actes sud, 2011
traduit par Paula et Christian Nabais
Cet oiseau serait-il le perroquet kéa, malin et adaptable? Deux randonneurs finlandais, Heidi et Jyrki pourraient se le demander, au cours d'une randonnée en Tasmanie. Ces deux là ne se connaissaient guère auparavant; Jirki est efficace et aguerri, a tendance à allonger les étapes ("allez, que douze kilomètres, on les fait!"), et est un quasi maniaque du respect de la nature (zéro déchet sur place). Elle est plus petite, moins costaud, mais déterminée, surtout qu’elle a des comptes à régler avec un père riche et étouffant. Drôle de couple, leurs narrations alternent en courts chapitres, lui la nomme 'elle', elle l’appelle Jirky.
Après un décrassage en Australie et nouvelle-Zélande, les voilà sur le South Coast Track dans le sud de la Tasmanie, et là ce n'est pas pour les mauviettes! Le lecteur confortablement installé les suit dans les kilomètres de grimpées et descentes, sous le soleil, la pluie, dans les broussailles et la boue. Pas mon truc, mais j'ai été passionnée. Et puis Jirky en connaît un rayon en écologie.
En même temps, sont proposés des extraits d'Au coeur des ténèbres de Conrad, et les 'exploits' d'un type plutôt nuisible (le frère de Heidi?), des objets disparaissent et réapparaissent (coupable, un kéa?), par exemple un briquet orange, mais le roman m'a absolument passionnée sans recours à ces trucs là.
"La nouvelle-Zélande était une carte postale bluffante et sans fin, comme si un designer italien à la mode avait élaboré des paysages sur ordinateur en jouant à fond sur le côté esthétique. Ici, tout est primitif, rugueux, d’une beauté si différente de tout ce que j'ai pu connaître qu'il est difficile d'employer ce terme au premier abord. La côte sud de la Tasmanie est belle à la manière d'un coteau rocheux en Laponie, je dirais. Elle n'a rien d'attrayant, ni d'aguichant, c'est un paysage conscient de sa propre valeur qui n'a besoin de plaire à personne, qui peut se permettre d'être revêche. Comme une star masculine de Hollywood sur le retour, un paulnewman, un clinteastwood, avec tant de strates imprimées sur ses traits par le temps que personne ne pourrait désormais qualifier son visage de beau, encore moins de gracieux, mais dont l'indéniable charisme viril coupe le souffle."
Perroquet kéa |
Les avis de Mark et Marcel,
Ça donne envie d'y aller, en tout cas. J'ai failli craquer pour ce congé... mais c'est compliqué, disons! Peut-être, peut-être.
RépondreSupprimerHeu, va voir le site de la randonnée, c'est sportif!
SupprimerJe suis partante pour la Tasmanie, tant qu'on ne me demande pas d'y aller moi-même ..
RépondreSupprimerIl y a des heures d'avion, c'est sûr.
SupprimerJ'ai vu un documentaire sur Arte sur le fameux Kéa et ils disaient bien que c'était un oiseau blagueur, tout à fait susceptible de faire certaines des choses évoquées dans le livre. C'est le 1er roman que j'ai lu de Sinisalo, il m'a conquise avec ce climat si particulier !
RépondreSupprimerOui, un climat qu'on retrouve dans ses autres romans (m'en reste un à trouver!)
SupprimerTu poursuis ton exploration de l'univers de cette autrice donc !
RépondreSupprimerOh que oui, j'aime tellement!
SupprimerEt est-ce que c'est drôle ?
RépondreSupprimerM'enfin, quelle question! On ne grimpe pas aux murs, de toute façon je déteste qu'on m'oblige à rire, mais c'est plein d'humour et d'understatement, les petits détails, etc.
Supprimerje crois avoir lu un roman de cette auteure dont je n'ai aucun souvenir mais la Tasmanie ça me tente, une flore magnifique et des serpents que je peux tenir à distance ça me va
RépondreSupprimerTu peux voyager sur livre ou écran, sans problème.
Supprimertous les romans qui se passent en Nouvelle-Zélande donnent envie de découvrir ce pays mais qui est quand même très loin (surtout quand comme moi on n'aime pas prendre l'avion!)
RépondreSupprimerC'est très très loin, oui... Dommage.
SupprimerEncore un roman de cette auteure à noter ! ;-) (le deuxième m'attend, après Le sang des fleurs que j'ai adoré !)
RépondreSupprimerIl me manque Le sang des fleurs, grr grr! Continue tes lectures de l'auteur.
SupprimerOoouh tu me rappelles que j'ai la LC Sinisalo dans moins d'un mois ! Damned, je suis loin d'être prête ! Sinon je suis ravie de voir que j'aurais encore maintes fois l'occasion de me régaler avec cette auteure par la suite !!
RépondreSupprimerAllons bon! J'ai oublié... Tant pis, le seul qui me reste n'est pas là.
SupprimerJe n'ai encore rien lu de cet auteur mais je l'ai déjà noté dans mon petit carnet sans doute grâce à toi !merci pour cette nouvelle suggestion de lecture, je ne risque pas de manquer d'idée
RépondreSupprimerD'elle tout est bon (et différent aussi, tout en ayant sa patte)
Supprimerencore un auteur à découvrir!
RépondreSupprimerIl est temps. ^_^
SupprimerCette photo du perroquet kea me ramène avec plaisir quelques années en arrière... C'est vrai qu'on en croise souvent de ceux-là, en NZ. Et méfiance, ce sont de sacrés effrontés chapardeurs !!!
RépondreSupprimerTu confirmes que le roman est vraiment près de la réalité.
SupprimerCa fait très nature writting non ?
RépondreSupprimerL'un des personnages est plutôt écolo intégriste, mais sinon, c'est axé sur la randonnée.
SupprimerUn livre qui donne très envie de découvrir le pays alors...
RépondreSupprimerBonne fin de semaine.
Gare, il y a de la rando!
SupprimerLa Tasmanie depuis mon canapé (ou de sous ma couette) au prix d'un roman, évidemment, ça ne se refuse pas !
RépondreSupprimerEt sans boue ou marcher des heures...
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