Besoin de vélo
Paul Fournel
Seuil, 2001
A moins de vivre dans une grotte, on connaît le nom d'Hervé Le Tellier, dont j'ai relu récemment le délicieux Joconde jusqu'à 100, et sans doute maintenant le mot Oulipo fait moins peur... Dans la bande, ce Paul Fournel qui avait fait parler de lui à une époque sur les blogs avec La liseuse. Ou Clémentine Mélois. Ou Pérec. Ou... , bien des gens, et voilà une nouvelle lubie ici même!
Ma LAL avait-elle besoin de ça? Mouais.Pour apprécier ce Besoin de vélo, pas besoin de savoir en faire ou de s'y connaître. Ni même d'en savoir beaucoup sur l'auteur. L'on comprend vite que tout gamin il sortait en vélo avec son père. Né à Saint Etienne, ses premières sorties obligeaient à savoir gérer les grimpées. Et les descentes. Au fil de courts textes il évoque son amour du vélo, distillant les thèmes relatifs à ce moyen de locomotion, ayant enfourché une 'bécane' dans différents points du globe.
"Chaque cycliste, même débutant, sait qu'à un moment ou un autre de sa vie il aura rendez-vous avec une portière de voiture." (perso, j'ai une grande méfiance en abordant le bout du pont de ma ville, avec ses voitures au stop à ma droite, stop pas toujours respecté, car voilà, 'pfff, j'ai le temps, la p'tite dame en vélo ne va pas vite'. Justement si. L'astuce est de porter un casque, ça fait plus sérieux - et ça protège).
"Il y a du paysan dans le pédaleur. Ils partagent le goût de la nature, la soumission aux éléments, la patience, l'économie, l'obstination et le sens de l’accélération. Il y a du sprint dans la moisson et la vendange. L'ordre plus si éternel que cela des champs rejoint l'ordre plus si éternel que cela des routes, et les Robic et les Poulidor étaient sur leur vélo comme à la ferme."
"Les vaches, que l'on croyait spécialisées dans les trains, se régalent aussi des cyclistes."
"Comme beaucoup de paysages américains, le rythme du vélo ne lui convient pas.Ou bien le vélo ne va pas assez vite, ou bien le paysage ne va pas assez rapidement, mais quelque chose résiste à leur mariage. Ces paysages-là ont été taillés sur mesure pour l'auto. Perdu sur ces immenses lignes droites, j'avais le sentiment d'être un animal déplacé, un personnage de Sempé trop petit pour son décor, une minuscule trace de vie dans la Vallée de la Mort." (traversée de la Vallée le 1er janvier, avec son fils)
On l'aura compris, l'auteur ne parle pas que de vélo, il sait observer notre monde, et il a de l'humour.
Avis babelio,
J'ai lu "la liseuse" et un autre de l'auteur, je ne me souviens pas du titre tout de suite. Je pense que ça me suffit pour l'instant.
RépondreSupprimerMais oui, ce ne sont pas des livres récents, d'autres sont là. Mais c'est une lubie de ma part, et j'explore, aidée en cela par la bibli qui a une table de présentation.
SupprimerQuelle bonne idée, je note même si je préfère la marche :)
RépondreSupprimerOn découvre un Paul Fournel en grande forme, et littérairement parlant aussi.
SupprimerLe vélo et les belles comme les mauvaises expériences qui y sont liées, ça me parle, évidemment ! Et s'il y a de l'humour, pourquoi pas ... ?
RépondreSupprimerMême si on n'effectue pas de randonnées, ce livre est vraiment épatant!
SupprimerJ'imagine l'humour... et ça me donne envie.
RépondreSupprimerJ'ai volontairement donné quelques citations...
SupprimerPourquoi pas ? Etrangement je préfère le vélo à la marche.^^ Enfin, à mon rythme tranquille quand même. Enfin, si je lisais ce livre, ce serait surtout pour l'humour.
RépondreSupprimerOn n'est pas obligé d'aller aussi vite et aussi loin que Paul Fournel. C'est aussi pour l'humour et l'écriture que j'ai lu ce livre, les courts chapitres se lisent tout seuls.
SupprimerC'est vrai qu'il y a eu une grande manufacture de cycles à Saint-Etienne. Il y a toujours un grand fabricant d'armes, l'auteur aurait choisir pire que le vélo....
RépondreSupprimerLa fameuse manufacture de cycles de Saint Étienne! Il semble que le père était aussi un bon cycliste.
Supprimererf, pourquoi pas, je suis bon public pour ce genre-là !
RépondreSupprimerChic, cela se lit fort plaisamment.
SupprimerPour son côté oulipien, je suis tentée par ce bouquin.
RépondreSupprimerPas de contraintes (visibles en tout cas), alors, oulipo ou pas, peu importe.
SupprimerAu début, j'ai cru que je vivais dans une grotte, ne connaissant pas le cycliste Hervé le Tellier !!!! Et puis mon cerveau s'est reconnectée et je suis sortie de ma grotte !
RépondreSupprimerAttends toi à des billets sur des auteurs faisant partie de l'Oulipo...
Supprimer"Les vaches, que l'on croyait spécialisées dans les trains, se régalent aussi des cyclistes." L'anthropomorphisme quand il concerne les vaches me régale autant qu'elles des trains ou des cyclistes. En été, j'aime lire tranquillement en leur présence et m'amuse de les observer du coin de l'œil.
RépondreSupprimerDe nous voir assis à lire à proximité, peut-être pensent-elles que nous ruminons ? Ce qui n'est pas tout à fait faux.
PS : j'ai pioché dans vos derniers billets quelques livres à emprunter, merci.
L'humour bienveillant de Paul Fournel... Les vaches en plein champ, tranquilles, on les aime. Ne pas les déranger. Que pensent-elles, en effet?
SupprimerPS : c'est fait pour ça!!!