Des racines blondes


 Des racines blondes

Blonde Roots, 2008

Bernardine Evaristo

Globe, 2023

Traduit par Françoise Adelstain



Pourquoi ce choix parmi les titres de Masse critique?

D'abord j'avais tellement aimé Fille, femme, autre.

Ensuite, l'idée de départ, inverser l'Histoire. Les habitants d'Europa sont devenus esclaves de ceux d'Aphrica. Deux narrateurs, la jeune Doris, à la langue critique et bien pendue (mais intérieurement, c'est plus prudent), enlevée près de son village, transportée en bateau et, au départ, vivant chez ses propriétaires. Ainsi que le patron suivant de Doris, chef Kaga Konata Katamba 1er (alias Bwana) qui suite à une tentative de fuite, saura se venger. Ses opinions sur l'esclavage rappellent bien évidemment celles connues dans les siècles passés.

C'est piquant de découvrir comment l'auteur décrit chaque monde avec les yeux de l'autre, le lecteur au courant de l'Histoire réelle ne découvre pas les horreurs de l'esclavage, mais une piqure de rappel ne fait pas de mal. C'est plutôt réaliste.

Doris, rebaptisée Omorenomwara, vivra pas mal d'aventures, et j'ai dévoré ce roman, sans toujours me préoccuper des références sous-jacentes.

Des lecteurs sur Goodreads pointent bien le flou géographique et historique du tout, L'enfance de Doris évoquant une Angleterre des siècles passés, avec serfs et seigneurs, et la ville de Londono (cf Londres) a eu un métro, mais on a l'impression que les progrès technologiques sont diffus. Des navires, des calèches, pas d'avions ou d'automobiles. Peu importe, on se plonge dans ce monde décalé, voilà.

A un moment, dans sa fuite, Doris emprunte Le Chemin de Fer Souterrain, ici le fameux métro désaffecté, et j'ai pensé à un autre roman, mais celui de Bernardine Evaristo date d'avant, 2008.

Ce qui m'a un peu freinée dans ma lecture, en fait, c'est en dernière partie le parler des esclaves dans les plantations des iles, évoquant (en traduction française en tout cas) celui des iles, justement, mais avec des esclaves issus de nations européennes, pourquoi cette même évolution?

Avis Babelio 

Commentaires

  1. Je connais le nom de l'autrice mais je ne l'ai jamais lue. Je suis un peu dubitative...

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  2. C'est bien d'éditer les traductions de ses livres précédents après le succès de Fille, femme, autre, mais avec le risque de déception pour les lecteurs... De même Mr Loverman, qui est un bon roman, aurait gagné à être lu avant Fille-femme, autre.

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    1. Je pense lire Mr Loverman, avec le risque qu'il soit moins abouti que Fille, femme, autre.
      Pour Racines blondes, c'est quand même bien, en tout cas je l'ai dévoré.

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  3. Une question à poser à l'auteur, alors.

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    1. Où? Elle ne peut même pas être au festival America!

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  4. Même commentaire que Kathel... Fille, femme, autre est tellement abouti dans la construction qu'il faut être conscient que ses précédents sont forcément des petits cailloux pour arriver à ça. C'est très visible avec Mr Loverman.

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    1. Oh que oui, j'ai tellement aimé et admiré Fille, femme, autre!

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  5. Un sujet qui ne me tente pas donc vu que je n'ai encore pas lu cet auteur je reste sur ton titre précédent ! Merci pour ton ressenti

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    1. Pas grave, pour moi un bon moment c'est déjà pas mal.

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  6. Tiens, cela me rappelle Aux Etats-Unis d'Afrique de Waberi, où il inverse également le contexte géopolitique : l'Afrique y est un continent développé dominant les états du nord (Europe et Amérique) ravagés par la famine, les guerres civiles, et dont les citoyens ne pensent qu’à émigrer vers le sud…Le postulat de départ est intéressant, mais devient vite vain,car ne débouche sur aucune réflexion.

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    1. Ah oui, ces idées de départ sont bonnes, en tout cas ça donne une autre façon de réfléchir. Dans Racines blondes c'est traité avec ironie parfois.

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  7. Je ne connais pas l'auteure ni le titre qui ne m'attire pas plus que ça... Déjà la couverture ne me plait pas, mais ça, ça ne doit pas compter dans le choix de la lecture...

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    1. C'est la couverture qui me plait bien!!! Sans adopter cette façon de me coiffer, bien sûr.

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  8. J'aime bien l'idée d'Histoire inversée, mais j'avoue que j'ai eu une mauvaise expérience avec Aux États-Unis d'Afrique et du coup je reste méfiante. Je vais déjà me concentrer sur Fille, femme, autre que je dois caser depuis un moment (soupir). Sinon, je suis allée voir les avis sur la VO sur Goodreads, surtout par curiosité des termes originaux (Aphrica par exemple), et j'ai vu que les Blancs (les Whytes) y étaient appelés "wiggers" - euh, c'est rendu comment en français ?

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    1. Tu es la deuxième à me parler (déçue) du livre de Waberi.
      J retrouve le mot Caucasoi, blanc, blanchâtre, Aphrikan. Ce qui m'a ennuyée, c'est la façon de parler 'des îles'.

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  9. Je me méfie beaucoup maintenant de ses parutions chronologiques à rebours .. la déception est souvent au RV. Je n'ai pas lu "fille, femme, autre", je pense que je ferai l'impasse sur les autres.

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    1. Au départ je ne le savais pas, j'ai vérifié au moment de ce chemin de fer dans le roman. Oui, Fille femme autre est garanti excellent.

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  10. j'ai commencé "fille femme, autre" et puis une avalanche de sollicitations me l'a fait mettre de côté , je vais le reprendre.

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    1. Je t'y encourage! Au début on s'y perd un peu, mais ça vaut le coup de terminer.

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  11. Ce que je tire de ton billet et des commentaires quasi-unanimes, c'est que si je lis cette auteure un jour, ce n'est pas avec ce titre, mais plutôt avec Fille, femme, etc. qu'il vaudra mieux que je commence.

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    1. Exact! Racines blondes est un roman intéressant qui se lit fort bien, mais Fille, femme, autre est plus abouti et époustouflant.

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