Le traducteur cleptomane
et autres histoires
Dezső Kosztolányi
Alinea, 1985 (photo VH 2006)
Traduit par Maurice Regnaut en collaboration avec Péter Adam
Il s'avère que l'univers des auteurs hongrois est jusqu'ici ma tasse de thé (deux Karinthy -il y a une famille, là! et Laszlo Krasznahorkai)(un mouais avec Magda Szabo mais ça peut s'arranger) alors voici un petit nouveau.
Né en 1885 dans un coin ayant changé de nationalité depuis, mort à Budapest en 1936, il a touché à de multiples genres littéraires, ici de courts récits mettent en lumière Kornel Esti. Un personnage attirant les aventures ou les confidences...
Le traducteur cleptomane ne peut s'empêcher d'enlever des biens dans les livres d'origine, bijoux, maisons, forêts, billets, Qu'est-il devenu après ces vols?
Avec L'argent, voilà Kernel Esti et des embarras de richesse (en français dans le texte). Il a hérité de tellement d'argent que, vu ses besoins assez modérés, il ne pourra tout dépenser, et il imagine des stratagèmes pour donner cet argent. Pas si facile!
On commence à réaliser que la fantaisie règne en maître dans ces nouvelles.
Voici Le contrôleur bulgare, où Kornel Esti se met en demeure de converser avec un contrôleur dans un train en nuit, alors qu'il ne connaît que trois quatre mots de bulgare. Mais communiquer peut se faire autrement que par la parole (y compris en laissant l'autre parler...)
Et cette Ville franche, où règne la franchise! Imaginez. Un restaurant annonçant "Mets immangeables, boissons imbuvables. C'est meilleur chez vous." A la librairie : "Rebut illisible... La dernière œuvre du vieil écrivain gâteux, pas un seul exemplaire vendu à ce jour... Les poèmes les plus maniérés, les plus nauséeux d'Erwin Râle." Le journal : "Chaque ligne de ce journal est payée. Nous dépendons du gouvernement quel qu'il soit, nous n'écrivons jamais notre propre opinion, sauf quand nous y contraint le plus sordide esprit de lucre. En conséquence, nous avertissons nos lecteurs, pour lesquels, individuellement et collectivement, nous n'avons que profond dédain et mépris, qu'ils n'ont pas à prendre au sérieux nos articles, "
Vous sentez l'ironie et la causticité du bonhomme, là?
Je ne vais pas tout raconter, il faut découvrir ces textes (onze en tout) mettant bien en lumière le fonctionnement de l'être humain, plutôt sans méchanceté d'ailleurs, mais lucidité.
Passage à l'est parle de Alouette et Anna la douce du même auteur.
Avis babelio,
Tu nous fait encore découvrir une lecture originale !
RépondreSupprimerDécouvre bien vite la littérature du coin!
SupprimerJe ne connais rien aux auteurs hongrois ou presque, j'ai lu Magda Szabo et j'ai beaucoup aimé, mais depuis plus rien.
RépondreSupprimerCela vaudrait le coup d'y revenir, avec des textes couts c'est plus facile.
SupprimerUn auteur hongrois que je ne connais pas. Je doute que ma bibliothèque l'aie, mais on ne sait jamais, je vais vérifier.
RépondreSupprimerMoi non plus, avant de fouiner à la lettre K à la bibli. ^_^
SupprimerTu peux tenter j'espère!
Oh, ça me plairait, mais bien sûr ma médiathèque ne connaît même pas l'auteur... Ils ont l'air fâchés avec les noms d'Europe de l'est pleins de Z et de K !
RépondreSupprimerPfff, c'est vrai qu'à l'initiale K, on peut avoir un nid... ou pas!
SupprimerJ'aime bien découvrir un nouvel auteur et ici c'est une mine d'or
RépondreSupprimerJ'ai plus d'affinités avec ces littératures de l'est qu'avec le latino américain, c'est ainsi, et il y a d chouettes découvertes.
SupprimerJe ne connais que de nom les auteurs que tu cites au début, je ne me suis pas encore frottée à cette littérature.
RépondreSupprimerAh ça vaut le coup, avec des nouvelles par exemple tu ne risque rien.
SupprimerQuelle idée de départ originale. Ca me plait.
RépondreSupprimerC'est bourré d'idées de départ, et bien mené.
SupprimerNon seulement Passage à l'Est! parle d'Alouette et d'Anna la Douce, mais elle les recommande très fortement! J'ai aussi Le cerf-volant d'or, toujours chez Viviane Hamy.
RépondreSupprimerConcernant les nouvelles autour de Kornél Esti, il y a aussi un recueil chez Cambourakis - Les aventures de Kornél Esti - mais je n'ai pas regardé si ce sont les mêmes ou un mélange avec d'autres nouvelles.
Cela allait sans dire, bien sûr, que c'était recommandé!
SupprimerEn tout cas je fouine à ma bibli...
Bon, je vais donc passer piocher des idées par-ici car mon exploration des auteurs hongrois laisse encore à désirer...
RépondreSupprimerEt pourtant il y a à découvrir!
SupprimerA part Magda Szabo et Júlia Székely, je ne connais pas beaucoup d'auteurs hongrois...Du coup je découvre celui-là qui ne manque pas d'originalité dans ce recueil :) Tu nous donnes envie de le découvrir...comme toujours !
RépondreSupprimerJe ne connais pas cette Magda, dis donc!
SupprimerTrès tentant ! Moi c'est avec Epépé que j'ai eu du mal... (j'ai adoré La porte, de Szabo).
RépondreSupprimerL'inverse pour moi, comme quoi... Mais on les as lus!
SupprimerDans un recueil de nouvelles, les textes sont souvent inégaux. Forcément, on a des préférences selon les affinités, les thèmes développés,...
RépondreSupprimerBien sûr, je ne connais pas cet auteur.
Forcément inégaux, mais plaisants en tout cas.
SupprimerAh oui je l'avais repéré il y a un moment celui-là. La combinaison "traducteur" et "cleptomane" dans le titre était irrésistible.^^ Et sinon, j'avais adoré Magda Szabo moi.;)
RépondreSupprimerLa porte m'avait laissé ... un peu à la porte. Ici, un léger côté barré devrait te plaire...
SupprimerEncore une lecture originale... ça m'intrigue.
RépondreSupprimerMerci pour la découverte !
La littérature hongroise mérite d'être connue.
Supprimermon auteur hongrois préféré c'est Stephen Vizinczey , j'ai chez moi" l'éloge de femmes mûres" et vérité et mensonge en littérature", en revanche un très grand auteur hongrois m'a beaucoup ennuyé : Sandor Maraï
RépondreSupprimerOui, j'ai déjà vu ce nom et ce titre Eloge des femmes mûres. Jamais lu Sandor Maraï...
SupprimerC'est une tonalité bien originale ! J'avais repéré cet auteur chez Passage à l'Est, et on avait acheté "Anna la douce" mais toujours pas lu. Si cela t'intéresse de découvrir Sandor Marai, je crois me souvenir que Passage à l'Est mentionnait récemment une lecture commune autour de l'auteur le 16 mai
RépondreSupprimerLe côté barré caustique de ces auteurs me plait bien.
SupprimerPour Sandor Maraï, je peux tenter, en choisissant un thème qui m'intéresse a priori.
Ca parait bien sympa et un peu barré juste qu'il faut ! Et l'ironie pas bien méchante, j'aime ça !
RépondreSupprimerCela pourrait t'intriguer assez, oui.
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