Harlem Shuffle
Colson Whitehead
Albin Michel, 2023
Traduit par Charles Recoursé
La quatrième de couverture évoque Chester Himes et Donald Weslake. J'ai donc craqué, car oui, Ray Carnay, le héros principal, a quelque chose de Dortmunder, même s'il n'est pas forcément toujours à l'origine de coups plus ou moins ratés de petit délinquant sympathique. Il se sent tellement obligé de venir en aide à son cousin Freddie ("Je voulais pas te créer de problèmes.")
Reprenons. Harlem, au tournant des années 50/60. Ray Carnay vend meubles et électroménager dans sa boutique, de la marchandise parfois un peu 'tombée du camion' , tout en trouvant un débouché pour des bijoux et autres valeurs dont veulent se débarrasser les voleurs du coin. Du petit commerce qu'il aimerait garder tranquille, et il aspire à monter en gamme, et acheter un appartement meilleur que le miteux où il vit avec sa famille. Il observe les 'bonnes' rues de Harlem, mieux situées, plus tranquilles. Immeubles mieux entretenus, pas de métro passant sous les fenêtres.
"C'est vrai, je vends quelques articles de second main, avait dit Carney.
- Je sais ce que c'est. Des trucs qui apparaissent sur le pas de la porte, ça arrive. Pas moyen de dire d'où ils viennent et ce qu'ils font là, mais ils sont là, comme ces cousins qui ne servent à rien, et vous êtes bien obligé de vous en occuper."
Son petit commerce attire l'oeil de la police et des malfrats. Le voilà obligé de donner des enveloppes régulièrement...
A propos de cousin, Freddie l'entraine dans des vols et cambriolages, avec parfois des morts à la clé. Le moyen de dire non? C'est son cousin, quoi. Ray n'est pas toujours innocent, mais il se serait passé de naviguer entre flics pourris, riches blancs ou noirs, et toute une faune de trafiquants de drogue, voleurs, cambrioleurs et autres.
"Il était déjà passé à deux reprises par la case prison et avait chaque fois retrouvé les rues avec une énergie redoublée, visant la renommée criminelle comme un musicien son nom sur la façade de Carnegie Hall : avec de la pratique, toujours de la pratique."
Au fil du roman on découvre Harlem, son évolution, ses émeutes suites à l'assassinat d'un jeune noir. Le racisme ambiant, les communautés ne se fréquentant pas. L'épouse de Ray travaille dans une agence de voyage, avec conseils et itinéraires pour les noirs désireux de voyager dans le sud, les établissements accessibles, les coins pas trop dangereux.
Le roman est divisé en trois parties et il semblerait qu'une suite arrivera. Je prends date!!!
Avis babelio, bibliosurf, A girl, le bouquineur, Eva,
J'ai l'impression que c'est un roman très foisonnant. Tu en avais d'autres du même auteur ?
RépondreSupprimerUnderground Railroad (pas lu) et Nickel Boys (lu) et ... deux fois prix Pulitzer!
SupprimerAh, il est fort ! J'avais prévu de lire Underground Railroad un jour...
SupprimerTu devrais pouvoir le trouver aisément en bibli.
Supprimerj'ai aimé les deux précédents romans de lui mais celui là ne me tente pas vraiment
RépondreSupprimerOn va dire d'abord plus léger, même si le contexte est toujours grave.
SupprimerIntéressant, ça a l'air plein d'énergie. Ça doit donner une image de Harlem tout à fait pleine de vie. L'auteur est repéré depuis longtemps et j'ai même un livre de lui dans la liseuse, y a plus qu'à, n'est-ce pas.
RépondreSupprimerA-hem oui, y'a plus qu'à. Moi j'ai bien aimé!
SupprimerJ'ai lu son précédent dont il ne me reste pas grand chose. Je ne suis pas certaine de le relire malgré ton enthousiasme.
RépondreSupprimerLà c'est disons une atmosphère un peu plus drôle, à tenter, donc.
SupprimerJe pense que je vais m'abstenir, je n'ai pas été vraiment convaincue par ses deux précédents titres..
RépondreSupprimerJustement là il change un peu de genre, c'est plus amusant.
SupprimerJe sais que je veux le lire mais quand? ça je ne le sais pas :)
RépondreSupprimerHum, éternel problème. ^_^
SupprimerÇa ne transparaît pas trop, dans ton billet, si tu as aimé ou non, mais moi je sais.^^ Et puis tu es partante pour la suite. Bon, moi tu connais mon avis.;)
RépondreSupprimerMon avantage c'est que j'ai un passé avec Westake et Dortmunder, OK ce n'est pas pareil ici, mais l'amusement était au rendez-vous;
SupprimerUn roman bien sympathique n'est-ce pas?
RépondreSupprimerMais oui, et on est bien d'accord, pas étonnant d'ailleurs.
SupprimerJe n'ai pas encore lu cet auteur ; les avis sont assez contrastés sur lui, je ne vais pas me précipiter.
RépondreSupprimerIci il change un peu de genre, ça m'a plu.
SupprimerJ'ai beaucoup aimé ses deux romans prix Pulitzer, mais ils n'étaient pas légers légers, ce qui me donne plutôt envie de tenter celui-ci. Le virage pris par l'auteur ne me fait pas peur ! ;-)
RépondreSupprimerMerci de me faire confiance (mais tente en bibli, sans risque), normalement tu devrais me remercier. ^_^
SupprimerPour découvrir Harlem de l’intérieur, alors.
RépondreSupprimerJe trouve que c'est crédible et bien reconstitué, au fil de plusieurs années.
SupprimerJ'ai aimé ses deux romans précédents alors autant te dire que je l'ai déjà noté pour le découvrir un jour...tout le problème est quand ! Merci pour ta belle chronique
RépondreSupprimerJ'espère que tu le trouveras sans trop tarder, et, bonne lecture!
SupprimerHarlem, non, pas pour moi, je pense...
RépondreSupprimer^_^ Tu as un histoire sympathique, aussi.
SupprimerJ'ai lu son underground... bien ! mais je n'ai pas eu envie de le suivre. Je ne sais pas si j'aimerais celui-ci.
RépondreSupprimerCelui-ci est bien différent (et je n'ai pas lu Underground)
Supprimerj'ai lu mais je vois que je n'ai pas chroniqué l'histoire in croyable du chemin de fer clandestin, je vais le relire et faire une chronique avant de lire celui-ci
RépondreSupprimerVoilà qui est organisé!
SupprimerJ'ai adoré Underground railroad, et je voudrais d'abord lire Nickel boys...Pour faire les choses dans l'ordre !
RépondreSupprimerPas de souci, mais celui-ci est peut-être moins sombre.
SupprimerJe n'ai encore jamais lu l'auteur, il va falloir que je découvre, il a l'air différent des autres, le sujet a l'air plus léger ? ( à moins que je confonde avec un autre )
RépondreSupprimerUn poil plus léger quand même, mais en arrière plan demeure une certaine ségrégation. Je recommande ce roman.
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