Mémoires de deux jeunes mariées
Honoré de Balzac
Pour une lecture commune dédiée aux romans épistolaires, le plus difficile était de trouver un titre non encore lu et disponible, pensais-je à l'époque ! Alors Balzac, pourquoi pas, ça faisait longtemps...
Sauf que j'en ai depuis trouvé et proposé deux autres, et réservé ce titre ci à la Quinzaine Balzacienne, chez le Bar aux lettres et Patrice et Eva.
Au début du 19ème siècle, dans les bonnes familles une fille n'a pas trop de choix pour sa destinée. Louise et Renée sont deux amies de couvent, elles ont dix-sept ans, et comme l'état de religieuse ne les attire pas -Louise a tenu tête à sa famille, d'ailleurs- ne reste que le mariage! Pour Renée, elle accepte d'épouser Louis de L'Estorade, vraiment amoureux d'elle. Un mariage de raison, voire d'amitié, où elle garde les rênes du couple, poussant son mari en politique. Mais sa grande aventure, c'est la maternité, elle se dévoue à ses enfants, qu'elle éduque elle-même et dont elle ne se sépare pas (pas toujours le cas à l'époque dans son milieu, avec les longues années d'internat)
Renée, dont l'héritage de sa grand mère sera donné à un de ses frères, tombe amoureuse de Felipe, un grand d'Espagne pas si ruiné que cela. La passion est d'ailleurs plutôt du côté de Felipe, Renée mène aussi le couple, et c'est une vie mondaine avec un salon et des sorties parisiennes.
Faut-il raconter toute l'histoire? La vie de Renée va subir quelques drames (dont elle reconnaît la responsabilité). La sage Louise avait flairé les problèmes.
Balzac s'est lancé dans une narration fort 18ème siècle, avec pas trop de descriptions, le tout n'est pas désagréable à lire, même s'il se passe peu de choses (Renée a un enfant supplémentaire, Louise use un mari). Je ne suis pas assez romantique (Renée ne l'est d'ailleurs pas) pour apprécier les élans passionnés de Louise, et ces deux là ne sont pas fort attachantes.
En revanche, l'intéressant est leur amitié, et son évolution. Difficile peut-être pour Renée de se contenter d'un mariage tranquille, mais ses enfants et la carrière de son mari l'occupent, quant à Louise, la passion yeux dans les yeux (ou en sorties) lui suffit, mais elle avoue qu'elle aurait bien aimé avoir des enfants. Une certaine jalousie point entre ces deux amies fidèles, dont la correspondance sur une bonne dizaine d'années n'est pas si fréquente que cela, il peut s'écouler deux trois ans entre deux lettres.
"J'aimerais mieux être tué par Louise que de vivre longtemps avec Renée." Voilà ce que disait Balzac.
Avis Babelio,
Un balzac que j'avais trouvé pénible à lire... en effet, ni l'une ni l'autre ne sont attachantes... J'aime pourtant les romans épistolaires mais j'en garde un mauvais souvenir...
RépondreSupprimerAh ça elles sont parfois agaçantes... Cela se lit pourtant bien, c'est Balzac. Le plus déstabilisant, ce sont ces durées entre deux lettres parfois. Justifiées par l'histoire, mais ça déconcentre.
SupprimerC’est surtout Balzac qui estime qu’une femme sans enfant est forcément égoïste et fait son malheur. C’est dommage car pour le coup il y a de très belles pages sur la maternité et la façon d’élever un enfant.
RépondreSupprimerIl semble que Renée voulait des enfants mais ça ne s'est pas fait. Balzac ne s'occupe pas trop de cet aspect là. En revanche Louise est dévouée à ses enfants, le pauvre Balzac n'a pas eu cette chance là.
SupprimerUn roman intéressant.
Ouh ! Que cela me plait comme livre ! De l'épistolaire, de la passion et personnages désabusés... Un peu d'Espagne et des salons mondains, si la quinzaine balzacienne revient l'an prochain, il en sera !
RépondreSupprimerUn Balzac peut-être un peu à part dans sa (grande) production.
SupprimerQuand on parle du loup, après les photos de Nathalie voilà un roman d'un de mes auteurs préférés
RépondreSupprimerce petit roman est sur ma liste de nouvelles et autres peut être mon objectif de l'été
Tu as vu, chez nathalie je signale un endroit où a logé Balzac, tout se tient!
Supprimerj'aime beaucoup ces liens qui se créent de blog en blog!
SupprimerPareillement! Hier matin j'étais devant sa maison de naissance (reconstruite)
SupprimerUn Balzac sans trop de descriptions, c'est important à souligner^^
RépondreSupprimerOn n'échappe pas cependant à des ressentis des héroïnes qui peuvent paraître longuets, mais c'est tellement bien écrit et bien vu!
SupprimerJe ne l'ai pas lu, mais qui peut se targuer d'avoir lu tout Balzac ?
RépondreSupprimerPersonne je suppose, en tout cas pas moi, surtout que je sais abandonner un Balzac qui me fatigue...
SupprimerJe n'ai jamais rien lu de Balzac. En général, je me contente des auteurs contemporains, il y en a tellement !
RépondreSupprimerC'est un argument, je l'entends bien.
SupprimerJe crois que je préfère quand même Balzac en romans. En revanche, ça m'a fait penser que j'aurais pu profiter de ce challenge pour lire Les lettres de Flaubert à sa soeur.^^ J'ai toujours son récit de voyage en Bretagne à lire d'ailleurs !
RépondreSupprimerLe fameux récit de voyage en Bretagne! Je ne savais pas, pour ces lettres de Flaubert à sa soeur, mais est-ce bien 'roman épistolaire'? (je chipote)
SupprimerVoilà un Balzac que je n'ai jamais lu et qui parait intéressant à découvrir un jour...Merci pour ta chronique c'est bien vrai que participer à des challenges permet de faire des découvertes et de sortir de notre zone de confort.
RépondreSupprimerJe n'en fais plus trop, en tout cas sur la durée, mais c'est sûr que challenges et lectures communes poussent à lire de l'imprévu.
SupprimerToujours intéressant Balzac. C'est à ça qu'on reconnait les Classiques. Moi aussi j'aime bien lire ou relire un de ses romans de temps en temps.
RépondreSupprimerAvec Balzac, il y a de quoi lire, c'est sûr...
SupprimerPas lu, mais le beau documentaire sur la Balzac que j'ai regardé il y a peu m'a donné envie d'explorer tout ce que je n'ai pas encore lu de lui.
RépondreSupprimerGare à toi, il a vraiment beaucoup écrit! ^_^
SupprimerDésolée pour le "la" qui s'est glissé là ! J'ai sans doute exagéré : enlever "tout" ;-).
SupprimerPardon, je n'avais pas à foncer! Est-il possible de tout lire de lui?
SupprimerTu n'as donc pas apprécié cette lecture épistolaire classique ?
RépondreSupprimerCela se lit bien, pas de longues descriptions, mais Balzac ne peut se déchainer contre la société comme il sait bien le faire, avec ironie.
SupprimerDans ton texte tu dis :"quant à Louise, la passion yeux dans les yeux (ou en sorties) lui suffit, mais elle avoue qu'elle aurait bien aimé avoir des enfants." et finalement je crois comprendre que c'est son amie qui n'a pas eu d'enfants ? je crois que de Balzac je n'ai pur relire qu'Eugénie Grandet les autres me sont tombées des mains à la relecture.
RépondreSupprimerSi, si, Renée s'est épanouie dans la maternité, Louise, je pense qu'elle aurait aimé, mais ça ne s'est pas fait.
SupprimerJ'avoue aussi que Balzac c'est formidable, mais ça peut me tomber des mains, dernièrement Les paysans. Je n'ai pas accroché.
"J'aimerais mieux être tué par Louise que de vivre longtemps avec Renée." Il est très indulgent avec les femmes passionnées mais mais en même temps il vilipende les femmes qui ne sont pas maternelles ou ne veulent pas d'enfants !
RépondreSupprimerBalzac demeure un homme de son temps. C'est vrai que chacune des deux illustre un type de femme?
Supprimersignature des deux messages précédents sur Delft et Balzac
RépondreSupprimerJe note bien. Tu peux penser à inclure claudialucia dans le cœur du message, ou alors ça part trop vite?
SupprimerJe vais relire un Balzac... J'en ai envie depuis que j'ai vu cette émission sur la 5.
RépondreSupprimerBonne idée. Même ceux déjà lus demeurent à redécouvrir.
Supprimer