Je suis un chat
Natsume Sôseki
Connaissance de l'Orient
Gallimard/Unesco, 2022
Traduit et présenté par Jean Cholley
Chat plus Japon, comment résister? N'est ce pas, Miss F?
"Je suis un chat. Je n'ai pas encore de nom.
Je n'ai aucune idée du lieu où je suis né. La seule chose dont je me souvienne est que je miaulais dans un endroit sombre et humide."
Le jeune matou va se faire une place dans la demeure du professeur Kushami, quitte à insister (on connaît ces animaux-là). Seul le professeur l'aime bien, moins son épouse, leurs filles et la bonne. Gare à lui s'il veut chaparder (ce qui lui joue des tours). Curieux, il observe les humains, se sentant légèrement supérieurs à eux (oui, c'est effectivement un chat). Il n'est pas vraiment un bon chasseur (après un flop dans ce domaine, fort amusant, il ressent vite un besoin de sieste)(beaucoup de siestes dans ce roman)
Mais l'intérêt de ce livre est dresser un portrait vivant du Japon en cette année 1905. Kushami est un professeur d'anglais. D'ailleurs Soseki (lire sa fiche wikipedia) a séjourné en Angleterre, et on sent qu'il connaissait Tristram Shandy.
C'est le chat qui raconte, en particulier les discussions quasi sans fin de Kushami et de ses amis parfois envahissants, dont l'un a l'habitude de raconter des histoires à dormir debout. Il est question du mariage potentiel de Kangetsu, de sa thèse qui l'incite à polir des billes, de sa recherche d'un violon narrée à grand renfort d'interruptions ("Chaque fois que Meitei fait irruption dans une conversation, on s'éloigne à des lieues du sujet").
Ne pas rater non plus le reportage du chat aux bains publics, les démêlés de son maître avec les élèves de l'école voisine, etc. Puis de longues longues discussions fort vivantes cependant sur tous les sujets, même si je sens qu'il ne faut pas tout prendre pour argent comptant et tenir compte de l'humour de Soseki.
Je recommande chaudement cette lecture, 500 pages, 15 euros, où vous vivrez réellement dans la maison de Kushami, entendant les cloisons coulisser...
Avis de jelisjeblogue, Babelio, Le bouquineur, textes et pretextes,
Ma bibliothèque l'a. Ils ont aussi une version poche-manga chez Picquier. Donc, je n'ai plus qu'à me décider.
RépondreSupprimerEn manga? Tiens tiens, ça pourrait être intéressant. Pour ma part, 600 pages, mais ça se passe bien.
SupprimerJe suis vraiment ravie que tu aies aimé ce livre car je l'ai beaucoup apprécié. En voyant que tu publiais un billet à son sujet j'avais hâte de savoir ce que tu en dirai. On apprend beaucoup sur le Japon du 19ème siècle mais il y a surtout beaucoup d'humour. Je le recommande vivement aux amateurs de chats, de culture japonaise et aux autres.
RépondreSupprimerChats, culture japonaise : j'ai des noms? Plus sérieusement, c'est vraiment pour tous, car très vivant (et on n'est pas obligé d'étudier les notes, fort bien faites cependant)
SupprimerIl faudra un jour que tu nous dresses une bibliographie féline ! Bon, j'ai lu récemment Les mémoires d'un chat de Hiro Arikawa, sans être totalement emportée mais là, visiter le Japon du début du XXème siècle, ça semble intéressant.
RépondreSupprimerCertains blogs l'ont fait? Mais ma mémoire ...
SupprimerOui, j'ai lu celui d Hiro Arikawa (un autre vient de sortir d'ailleurs). Avec Soseki, le style est plus littéraire, tout en restant fort accessible bien sûr.
Mon blog a un libellé chat, avec pas mal de livres!
Pourquoi tu m'achèves avec tes 500 pages. Car j'allais dire que le côté chat était incontournable, même si j'en ai lu des tonnes et que je suis un peu lassée du sujet "le chat qui raconte". Mais je me disais qu'à la sauce nippone, ça pouvait changer et apporter un intérêt supplémentaire !
RépondreSupprimerA la sauce nippone un peu ancienne, c'est un plus. Désolée pour la longueur... ^_^
SupprimerUn livre très intéressant pour son humour sous-jacent et ses descriptions de la vie et des mœurs japonaises de l’époque mais qui parfois s’étire dans de trop longues digressions qui savent aussi être ennuyeuses.
RépondreSupprimerOui, parfois ça étale un peu , j'ai dit 'longues longues'. Mais on ne s'y enlise pas.
SupprimerJ'ai ajouté le lien.
dépaysement plus chat, je prends!
RépondreSupprimerTu as bien raison.
SupprimerChat + auteur asiatique = pas pour moi !
RépondreSupprimerEn fait assez européen comme roman, l'auteur a subi les influences?
SupprimerChat + Japon, c'est clairement pour moi 😉, mais je n'ai pour l'instant pas encore eu l'occasion de le caser. Ça viendra. J'avais beaucoup aimé Botchan de cet auteur et il est prévu que je poursuive l'exploration de ses oeuvres.
RépondreSupprimerMaintenant je dois lire Botchan, je m'étais contentée du manga Au temps de Botchan, mais là il faut que je case mieux l'auteur!
SupprimerJ'ai tellement aimé Les soeurs Makioka de Tanizaki (aussi un pavé "sauce nippone un peu ancienne" mais années 1930) que ton billet me fait penser que j'aimerais aussi celui-ci.
RépondreSupprimerHaha, voilà qui me paraît intéressant! Même si j'ai aussi repéré Botchan de Soseki.
SupprimerJe pense que j'aimerai, merci pour la découverte !
RépondreSupprimerDes discussions parfois longuettes, mais pleines de piquant. Et puis ce chat... ^_^
Supprimerhumour, japon du XIX° deux aspects attirants chat un peu moins mais pourquoi pas
RépondreSupprimerDébut 20è en fait, mais en gros la même période, après l'ouverture du pays. Le chat est le narrateur, mais quasi tout le roman traite des humains...
SupprimerUn livre qui est très tentant, d'autant plus que j'aime les chats et que ma médiathèque l'a...J'avais beaucoup aimé de lui "Oreiller d'herbe ou le Voyage poétique"...emprunté aussi dans une version illustrée superbe. Merci pour ce partage
RépondreSupprimerJe sens que ce livre est tout à fait pour toi, n'hésite pas! Surtout si la médiathèque le propose.
SupprimerLes chats, le Japon, oui, mais en 1905 : sacré plongée dans le passé.
RépondreSupprimerA une époque charnière pour le Japon, entre tradition et Europe.
SupprimerDommage que livre (et auteur) soit inconnu à ma BM. Si seulement mon grand matou était mauvais chasseur... il nous a dégommé tous les écureuils du quartier.
RépondreSupprimerDommage, en effet, il ne faut pas avoir peur pourtant.
SupprimerMon brave matou regarde les oiseaux d'un peu trop près...
Ah, Keisha, tu me donnes fort envie de le relire, je m'étais régalée en le découvrant (et en relisant mon billet, j'ai le plaisir d'y retrouver une photo de Douchka, mon premier chat, dans notre ancien appart).
RépondreSupprimerBravo pour ta nouvelle mise en page, très lumineuse.
Je vois qu'on a les mêmes impressions de lecture! Je pensais il y a peu que j'aurais du y proposer une photo de mon chat...
Supprimer(merci, j'aime bien aussi cette nouvelle mise en page, je m'y retrouve mieux)