Ultramarins
Mariette Navarro
Quidam éditeur, 2021
A girl s'étant lancée dans un Book Trip en mer (je signale qu'elle a prévu Moby Dick, allez la soutenir!), je l'ai suivie avec Ultramarins, bien plus court. Son avis ici.
Né d'une résidence d'auteurs à bord d'un cargo, ce roman se déroule justement lors d'une traversée de l'Atlantique.
"Quand, dans ce dîner, après quatre jours de pleine mer, le second se penche vers elle et, avec une candeur qu'elle ne lui connaît pas, demande : on pourrait, hein, sans blague, couper les moteurs, descendre les canots, s'offrir un petite baignade? une voix sortie d'elle dit sans réfléchir: 'D'accord.' Répète: 'D'accord.' Un court silence suit, bien sûr, et puis un grand rire incrédule."
Alors voilà. Tous les marins (sauf la commandante, elle-même fille de commandant, on en saura plus au cours du roman) vont nager et flotter, penser, méditer, et revenir sur le cargo. Pendant ce temps, la commandante se livrait à ses pensées...
Le minimum, c'est de se recompter, histoire qu'on ait oublié personne. Sauf que... Le compte semble ne pas y être.
Puis le bateau semble décider de sa vitesse. Une brume inattendue dans ces parages survient.
J'en reste là, découvrez la suite. Oui, on a l'impression que ça fait peur, mais non, tout du long malgré cette atmosphère j'ai été ferrée mais confiante. Même l'impossible, l'incroyable, qui d'ordinaire me déplait, est bien passé. Pas d'explications. Ou un burn-out de la commandante? Ou le cargo, ou ce mystérieux marin servant de caillou dans la chaussure? On ne saura pas, mais deux des personnages auront accompli une traversée qui les changera.
J'ajoute : une si belle façon d'écrire ces sensations, quand les hommes sont à l'eau, quand le brouillard s'abat.
"Elle peine à faire retomber son exaltation, sa passion soudaine, naissante et immédiate, pour ces intelligences artificielles, pour ce bateau et sa logique de métal, pour tout ce qui réussit d'un coup à prendre son indépendance et à n'expliquer rien. Elle éclate de rire, et c'est sa façon de crier son amour pour tout ce qui ne se donne pas à décoder, tout ce qui décide de faire sa propre poésie sans surveillance, et peu importe si c'est un chemin plein d'angoisse, et peu importe si c'est la mort au bout."
Avis Babelio, bibliosurf, cathulu, la petite liste, qui s'intéresse aussi au nombre de femmes dans ce monde là, alex, eimelle, violette,
Commentaires
Ah le Wager... Mon Moby Dick? ^_^