L'année de la victoire

L'année de la victoire

Mario Rigoni Stern

Pavillons Robert Laffont, 1998

(paru aussi chez Totem)

Traduit par Claude Ambroise et Sabina Zanon Dal Bo


Les combats ont été rudes durant la première guerre mondiale dans ce nord de l'Italie, les villageois ont dû quitter leur village; obus et tranchées ont transformé le paysage, les villages sont à reconstruire. C'est un lieu dévasté que découvre le jeune Matteo grimpé y voir sans autorisation. 

"Il trouva un morceau du chambranle de la fenêtre, la carcasse tordue du lit de ses parents les restes brûlés de l'édredon, une marmite écrasée et puis, sous une planche, la poupée de chiffon avec laquelle jouaient ses petits sœurs. Elle était toujours intacte, peut-être la seule chose chose qui restait encore, il en nettoya le visage et la robe. Sur le visage apparurent la bouche brodée avec de la laine rouget les yeux  laine noir et bleue. Sur la robe de lin subsistaient les empreints laissées par les petites mains es fillettes quand elles jouaient à côté de la cheminée." Il retrouve aussi à une source "la louche de cuivre qui, depuis toujours dans sa maison, avait été accrochée à côté des seaux, pour puiser l'eau et boire."

Un long passage qui pour moi, dans sa sobriété, donne à voir la vie familiale dans sa simplicité, et l'amour de Matteo pour ses proches, car il ramène ces objets du quotidien.

La guerre est officiellement terminée, mais les hommes ne sont pas tous rentrés, des prisonniers sont là, et il faut nettoyer et surtout reconstruire. C'est à quoi vont s'atteler les villageois, parfois contrariés dans leurs efforts par une administration tatillonne. Des passages du roman sont visiblement tirés de faits réels, avec les rapports officiels. 

"Ecoutez, moi j'ai fait toute la guerre en première ligne sans papier timbré et sans certificat."

La grippe espagnole prélève aussi son tribut, on sent la montée des idées fascistes, mais sans quitter un récit à hauteur d'homme. La grande histoire au moyen des petites.

Ce roman finalement tout en sobriété efficace se termine symboliquement par une naissance.

Avis babelio


Commentaires

  1. Je ne l'ai pas lu celui là. Je note tout de suite, j'ai aimé tout ce que j'ai lu de cet auteur.

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  2. On oublie bien souvent qu'après les combats, la vie quotidienne ne reprend pas comme si rien ne s'était passé. Les gens continuent de souffrir. Il faut reconstruire, faire son deuil, il y a des pénuries... Encore un livre magnifique de Mario Rigoni Stern qui décidément ne me déçoit pas.

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  3. Tu manques d'enthousiasme on dirait ? Je suis restée sur ma faim pour ma part.

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