Antarctica blues
Jennifer Lesieur
Stock, 2024
D'accord, je rode toujours dans le rayon 'Voyages/Explorations' de ma médiathèque, mais franchement ce bouquin était tellement visible, alors je n'ai pas résisté.
Journaliste au bord du burn-out, l'auteure s'inscrit à un voyage Hurtigruten (pas de secret, et puis de toute façon pour aller là-bas, il faut sans doute du spécialiste)(et franchement j'ai aussi commis l'erreur d'aller fouiner sur leur catalogue) et dans le cadre du Book Trip en mer, voici encore une croisière (sans naufrage)
Au programme : Embarquer à Montevideo, direction sud vers les Malouines, puis détour par la Géorgie du sud, droit sur Half Moon island, et retour vers Ushuaïa. Quelques conférences, des icebergs, des bestioles telles les manchots en quantité impensable (genre un demi million de manchots royaux dans une colonie), des éléphants de mer, des paysages incroyables.
L'auteure sait rendre tout cela passionnant, partager son enthousiasme, évoquer le passé (Shackleton, la Belgica, la conquête du pôle) et être consciente de l'impact de tels voyages. Bien sûr c'est très cadré, on ne laisse rien quand on débarque (y compris ce à quoi vous pensez), la sécurité est maximale.
Un voyage sans vrai réseau! "Le défilement du paysage par la fenêtre, en revanche, ne subira jamais de coupure."
"En Géorgie du sud, nous serons à deux jours de bateau de la terre. Il n'y a pas d'hôpital sur place, pas d'hélicoptère, aucun moyen de rapatriement d'urgence." Quant aux irascibles éléphants de mer : "Les mâles sont en train d'investir leur territoire et de composer leur harem; ils courent plus vite que nous, ils ont des dents tranchantes et ils mordent jusqu'aux os."
"Allons, posons-là enfin, cette question qui fâche: que fichons-nous ici? Là, sur ce gros bateau bourré de gasoil, à bientôt polluer nous -mêmes les terres les plus pures et les plus menacées de la planète? le tourisme polaire n'a-t-il pas quelque chose d'obscène? Ne sommes-nous pas un peu voyeurs, à vouloir observer l'alarmante fonte des glaces tout en nous rendant coupable d'une folle taxe carbone? Le tri de nos déchets nous donne-t-il le droit de souiller l'Antarctique de notre présence inutile, puisqu'elle ne sert pas la science. " (OK c'est encadré et demeure risqué)(mais il y a de plus en plus de touristes)
Il existe des nageurs de l'extrême.
"Un jour, j'ai nagé au Spitzberg, l'eau était à 3°C. Lorsque j'y suis retourné quelques années plus tard, elle était à 10°C."
Allez, une petite vidéo craquante (si!)
Avis babelio,
Book Trip : 81 + 2 = 83 points
Sympa la vidéo ! et au final ils ont compris ce qu'ils faisaient là ? il était un peu tard pour se poser la question.
RépondreSupprimer@ aifelle : les touristes ont fait leur travail de touriste, s'émerveiller, photographier, et dans ce cas, respecter. Bon, ça permet de faire connaître le coin et les enjeux, mais aussi de tenter d'autres d'y aller voir, j'avoue une faiblesse ^_^ . C'est donc assez ambiguë.
SupprimerActuellement je lis une BD, là ce sont des scientifiques en Antarctique, et ce qu'ils y font ne se discute pas, c'est essentiel pour tous sur la planète. Et ce n'est pas pour tous non plus, pas du tourisme oh non!
Une lecture bien sympathique, on dirait. Je vais voir à la bibli mais j'ai peur que l'ouvrage ne soit trop récent pour être déjà sur les étagères
RépondreSupprimer@ jelisjeblogue : ah oui, récent quand même! Mais on ne sait jamais...
SupprimerAu moins ce voyage aura donné un livre ensuite... Je ne comprends pas qu'on soit conscient du problème et qu'on y aille quand même. J'ai presque plus d'indulgence avec les climato-sceptiqued qui ont une certaine rationalité dans leur délire ... Oui, je suis ronchonne (mais la vidéo est mignonne en effet!).
RépondreSupprimerTu poses les bonnes questions... Y aller pour des recherches scientifiques, OK, mais pour du tourisme ? A moins que chacun d'entre eux aille ensuite porter la "bonne parole" largement autour de lui, et encore...
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