Le syndrome de l'Orangerie

 Le syndrome de l'Orangerie

Grégoire Bouillier

Flammarion, 2024 

Ecrire un avis sur un roman de Grégoire Bouillier sans digressions et sans parenthèses?  On n'essaie même pas! 

Figurez-vous que j'ai acheté ce livre en librairie (fan de l'auteur) quatre jours avant de visiter l'Orangerie et voir ces fameux nymphéas. Hé bien je n'ai pris aucune photo, captivée par les jeunes japonaises se faisant photographier devant, en prenant longuement la pose, au grand dam de certains visiteurs. 

Alors je l'avoue, rien ne s'est passé pour moi devant ces nymphéas.

Alors que Grégoire Bouillier...

Accompagné de Penny sa collègue de la Bmore & Investigations (dont je regrette fort la quasi absence du bouquin), devant les Nymphéas le voici "pris de vertige, d'angoisse", ayant l'intuition que "Monet a enterré quelque chose ou quelqu'un dans ses nymphéas."

Une enquête s'impose. Pas en 900 pages comme l'auteur sait si bien faire, mais en 427. (Ouf, même si j'en redemande).

"(Mais stop! J'en ai terminé avec ls développements personels et digressions à n'en plus finir. A la fin, je me retrouve avec des bouquins de mille pages et c'est un problème pour les lecteurs, c'est un embarras pour les libraires, c'est une repoussoir pour les journalistes et, côté ventes, n'en parlons pas!"

Grégoire Bouillier va donc nous livrer une éblouissante étude de l'art pictural, de l'impressionnisme et bien sûr, on saura tout sur Monet. D'hypothèses en hypothèses, de conclusions un peu tirées par les cheveux en conclusions quand même troublantes (et si?) l'enquête avance, mais quel corps Monet a -t-il caché dans ses nymphéas? 

A l'orangerie, une expo plus moderne d'Aurélie Bertrand, autour des nymphéas justement. Un peu flashy, j'aime bien, ainsi que les gabions.

Pendant quelques jours 100 % impressionnistes ou presque j'ai eu de la matière autour de Monet, et je peux dire que Grégoire Bouillier propose une impressionnante étude de Monet. Rien ne lui a échappé et ... c'est passionnant!

Video Monet peignant, commenté par Guitry

La quatrième de couverture annonçait une visite à Auschwitz Birkenau, franchement, quel rapport? Aucun, sauf que Bouillier lors d'un voyage en Pologne, à Cracovie, pour des conférences, y est allé. Ce qui donne des moments particuliers, et puis les deux lieux se mêlent, le camp et Giverny, c'est troublant. Il s'est même renseigné sur qui habite actuellement la vraie maison de Höss (pour ceux qui ont vu La zone d'intérêt,  ce n'est pas celle du film)

Restons à Giverny.

"Comme surgissant de nulle part. 

Un hêtre immense."

Quoi d'autre? Page 273 le voilà qui imagine Monet, ses deux épouses, en tant que scénariste, il va même jusqu'à imaginer le casting...

On va s'arrêter là, lisez-ce livre! On peut avoir un coup de fatigue, mais ça repart bien!

Edit : pour compléter, j'ai ensuite rencontré GB , en salon du livre, on a papoté, il est très sympathique (et talentueux). Incroyable série, on se croirait dans un de ses livres.

Avis babelio, bibliosurf, dont delphine olympe,  (aussi fan de l'auteur) , Violette (sans se concerter, billet le même jour)