Les naufragés
Vingt mois sur un récif des iles Auckland (1864-1865)
François Edouard Raynal
Ginkgo, 2018 (paru au 19ème siècle)
Introduction et commentaires de Christiane Mortelier
Rien que l'histoire de François Edouard Raynal (1830-1890) serait intéressante. Né à Moissac, mousse au départ puis navigateur, régisseur d'une plantation de canne à sucre à l'ile Maurice, chercheur d'or en Australie, employé dans les services municipaux du 17è arrondissement de Paris, il décède, dans son lit peut-on penser, et dans le Tarn et Garonne.
Son séjour forcé de 20 mois dans les iles Auckland fut l'objet d'un livre de sa part, juste après celui de son collègue Musgrave. Tous deux, bons marins, et trois autres, de nationalités différèrent, firent naufrage là-bas là-bas dans un archipel à 500 km au sud de la Nouvelle-Zélande. Il faut le dire, c'était un coin fertile en naufrages, et les cinq ont eu de la chance de tous en réchapper. D'ailleurs durant des décennies après l'on apportait des dépôts de provision (réapprovisionnés) pour venir en aide à d'éventuels naufragés. Actuellement l'on n'y met plus le pied , réserve naturelle de l'UNESCO. Les lions de mer sont (enfin) tranquilles.
Lions de mer qui, à leur corps défendant, avec moules, mouettes, et autres, furent le quotidien des naufragés, pas très mangeable, mais il fallait survivre.
Dans une style simple et direct, Raynal raconte toute cette aventure, la construction d'une cabane, la confection de chaussures, de savon. Une forge même, histoire de bricoler une embarcation pour rejoindre une ile peuplée.
Car personne ne venait les chercher!
On voit le froid, la faim, mais surtout la solidarité et l'organisation. La communauté se choisit un chef de famille, avec règles à respecter. Instauration aussi de cours du soir, à l'intention de ceux ne sachant ni lire ni écrire, qui eux leur apprendraient leurs langues.
J'ai fortement apprécié cette lecture fort complète, avec introduction de Catherine Mortelier, les illustrations d'Alphonse de Neuville (qu'on retrouve chez J. Verne), et à propos de Verne, sachez qu'il s'est inspiré de cette aventure -vraie- pour écrire certains de ses romans!
Avis babelio, dont Le bouquineur,
Le tout dépasse 300 pages et mérite d'être dans ce Book Trip en mer.
J'en suis à 79 + 2 = 81 points. Je vais terminer ministre de la marine (ou à fond de cale?)
C'est une sorte de robinsonnade, donc. Pourquoi pas, j'aime bien ce genre.
RépondreSupprimer@jelisjeblogue : Finalement, oui, mais sans Robinson. Des conditions assez frisquettes aussi...
SupprimerLa première place, c'est pendue au mat de misaine, en fait, on t'a pas dit ?
RépondreSupprimerTu devrais compter tous les naufrages auxquels tu as survécu (et te ruer après sur une tartine de fromage), ça m'a l'air impressionnant.
@ nathalie : chut, pas de mauvaises idées! Sinon, je n'ai pas de croisière prévue, heureusement. Mais j'ai ma réserve de fromage.
SupprimerEn effet tu bats tous les records pour le book trip et je suis très admirative et cette histoire vraie dont je n'avais jamais entendu parler a l'air très intéressante à découvrir...
RépondreSupprimer@ manou : je suis talonnée, nous sommes plusieurs à avoir joué le jeu, avec grand plaisir (sinon, ce n'est pas drôle si on se force)
SupprimerOui, une histoire incroyable, comme quoi même pas la peine d'imaginer des romans. ^_^
Heu, tu en as encore beaucoup sous le coude des histoires de naufrage ?? J'en peux plus là, j'ai l'impression de boire la tasse à chaque fois. Décidément, je ne suis pas une fille de la mer (et pourtant je suis censée être une descendante de viking, y'a une arnaque quelque part).
RépondreSupprimer@ Aifelle : heu j'ai toujours une pensée pour toi avec ces histoires de naufrage... Désolée, mais la mer en ces temps là, c'est souvent ça. Courage, il me reste un explorateur (sans naufrage) et une croisière (sans naufrage) et c'est fi-ni! Même si Fanja (et moi) en avons encore sous le coude sur le sujet, mais 2025 sera moins iodé.
SupprimerJ'ignore si j'ai du sang viking, tout est possible, du côté de ma mère c'est normand... Ancré dans le 76.