Deux courts romans venant de l'est

 On dira deux novellas, éligibles au challenge, car ayant moins de 150 pages.

Une jeune moldave écrivant en roumain, diplômée de philo, vivant entre France et Québec, et un certain russe qu'on ne présente plus.



Le rêve de Maria

Cristina Plamadeala

Ginkgo, 2024

Traduit par Ilinca Tunea


Il s'agit de l'histoire de Maria, une sorte de conte qui se lit très bien; sa quête est assez spirituelle et philosophique.

"C'était un jour de mai, un jour où l'on pouvait regarder le ciel et remercier la vie d'exister."

Au cours de ses rêves ou promenades, elle fait des rencontres, interroge sur la mort:

"Nous mourrons tous, ma chère. Chaque jour que vous vivez ... vous le vivez dans l'attente de la mort inévitable.

(...)

La mort est la raison pour laquelle tout a du sens et rien n'en a en même temps."

"(Maria) ne comprenait pas comment il était possible de perdre du temps à essayer de changer ce qui ne pouvait pas être changé mais ne pouvait qu'être accepté."

L'existence de Dieu (au fil de conversations)

"Dieu est l'auteur, mais il est rarement reconnu comme tel. (...) Mais l'homme a choisi de connaître la création sans reconnaître le créateur."

La pauvreté, la course perpétuelle des humains, puis Maria arrive dans le royaume de ceux qui ne savent pas pardonner, où elle erre longtemps.

Conclusion : une lecture agréable, qui se passe très bien grâce au choix de mener beaucoup de conversations, et permet quelques réflexions, même si j'ai trouvé la fin abrupte. Rien n'est imposé au lecteur!




Polikouchka

Leon Tolstoï

Ginkgo, 2024 (paru en 1863)

Traduit par J. Wladimir Bienstock


C'est l'hiver, dans un village russe, où vit Madame, servie par son intendant. Il faut envoyer trois hommes au service militaire, Madame et l'intendant ne sont pas d'accord sur le choix. Lesdits hommes et leur famille, eux, n'ont pas voix au chapitre, et préféreraient être utiles à leur famille. 

Quant à Polikouchka, père de famille nombreuse, sa réputation est désastreuse, bref il chourave beaucoup, mais a promis de s'amender. Et voilà que Madame l'envoie récupérer de l'argent, une forte somme...

J'ai beaucoup aimé ce court récit, qui réserve quelques surprises, l'histoire n'allant pas dans le sens attendu.

De plus, j'ai découvert la vie de ces paysans (ces serfs, puis-je suggérer vu l'époque) taillables et corvéables à merci, vivotant dans des conditions désastreuses et misérables, sous la coupe de Madame et de l'intendant. Tolstoï est un excellent auteur, il sait mener son récit, sans insister lourdement, juste conter, et les différents personnages sont bien campés.

Avis babelio

Chez jelisjeblogue

Partenariat 'cool' avec l'éditeur

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