Petits travaux pour un palais
László Krasznahorkai
Cambourakis, 2024
Traduit par Joëlle Dufeuilly
Les lecteurs s'étant déjà plongés dans la prose de l'auteur savent que soit on en ressort vite ('c'est quoi ce truc?') ou qu'on ne ressort pas de la marmite. Depuis La mélancolie de la résistance, je sais faire partie de la seconde catégorie, pas au point d'apprendre le hongrois, mais de guetter les arrivées à la bibli ou en librairie...
Ici, 100 pages, dans un format excellemment choisi par l'éditeur, et des interlignes confortables. Plus quelques choix de tailles de polices par ci par là.
Herman Melvil (pas 'lui', mais un autre) est bibliothécaire à Manhattan et rêve d'une bibliothèque éternellement fermée, car selon lui les gens ne devraient pas pouvoir emprunter!
Par ailleurs il se focalise sur Hermann Melville, Lowry et Lebbeus Woods (un architecte, voir ici)(et là)(" pages 70;71 Woods a surélevé son Manhattan par rapport au plan de visualisation habituel") , parcourant inlassablement les mêmes trajets que ceux-là dans Manhattan. Il découvrira enfin un jour l'immeuble AT&T -sans fenêtre- et ce lui sera une révélation (c'est l'image de couverture).
J'ai essayé de poser les bases du roman, mais les lecteurs de l'auteur savent que ce n'est pas cela l'important. J'ai été emportée dans une logorrhée un poil paranoïaque dans laquelle le personnage principal discute avec lui-même, écrivant en cachette dans des petits carnets, et on a vraiment l'impression d'un discours où il se reprend, explique, c'est plutôt vif et incroyable, et ça vaut mieux car je ne l'ai pas encore révélé, on s'en aperçoit cependant assez vite, mais le roman -de 100 pages je me répète- est fait d'une seule phrase, et là vous vous dites, pas question que je lise ça, hé bien vous avez tort, vous venez bien de lire ma dernière phrase, hé bien ça donne en gros ça, mais mon billet ne fera pas 100 pages, dites moi merci.
"L'art est un nuage qui procure de l'ombre dans la chaleur, ou un éclair qui brise le ciel à un endroit, et sous cette ombre, et sous la lueur de cet éclair, le monde n'est tout simplement plus le même qu'avant, un espace s'ouvre à nous, où ce qui existe devient brusquement très chaud ou très froid"
Avis babelio, pour des avis plus détaillés et tout aussi positifs, et bibliosurf, Nathalie, Tania,
Une seule phrase? Cent pages ? Voilà qui me parle, je note !
RépondreSupprimer@ cathulu : hé oui, au-delà c'était sans doute compliqué, mais là tout va bien. Je sens que cette lecture va cliver dans mes visiteurs... ^_^
SupprimerJ’ai beaucoup aimé. On y entre en se demandant ce que c’est et puis on est pris par le rythme et la langue.
RépondreSupprimer@ Nathalie : Totalement!!! c'est un auteur chouchou, de toute façon...
SupprimerJ'ai trouvé et ajouté ton billet (on est raccord, étonnant, non?)
intrigant! Il faudra que je tente !
RépondreSupprimer@ eimelle : tous les romans de l'auteur sont une expérience de lecture, c'est sûr!
SupprimerJe vais le feuilleter en librairie, mais je suis dubitative. 100 pages, une seule phrase j'aurais plutôt tendance à prendre la fuite.
RépondreSupprimer@ Aifelle : oui, d'accord, feuillette, au risque de plonger, car c'est bien fichu. Ou tente une bibli.
SupprimerJe me permets de faire une réponse à Aifelle : dans ma médiathèque, il y a 5 livres de cet auteur. Oui, 5... Cela vaut peut-être la peine d'aller fureter du côté du rayon "littérature hongroise" de votre médiathèque.
Supprimer@ Bonheur du jour: Aifelle ne perd rien pour attendre, j'en ai prévu d'autres! ^_^
SupprimerJe n'ai jamais lu cet auteur, par lequel conseilles-tu de commencer ?
RépondreSupprimer@ Kathel : j'ai commencé par La mélancolie de la résistance, qui passe bien.
SupprimerMerci !
Supprimer@ Anonyme (qui peut ajouter son identité en fin de message, s'il le désire)(mais ce n'est pas obligé) : de rien!
SupprimerJe note ce titre, en espérant que je prendrai le rythme de cette fameuse phrase.
RépondreSupprimer@ Alex : tout se passe bien, on peut s'arrêter à certains endroits quand même.
SupprimerSi tu te mets à faire des phrases krasznahorkaiennes dans tes chroniques, c'est qu'effectivement tu es tombée au fin fond de la marmite. Pour ma part je viens seulement d'arriver à New York avec Korim (Guerre et guerre).
RépondreSupprimer@ Passage à l'est : complètement perdue pour la récupération, c'est sûr! ^_^
SupprimerGuerre et guerre, c'est très bien aussi, avec l'éditeur qui aide le lecteur avec sa présentation de page.
Pour l'instant, je n'ai lu que des nouvelles de Krasznahorkai, alors pourquoi ne pas poursuivre avec un roman de 100 pages... ceci dit, il y a moyen de s'arrêter pendant la lecture ?
RépondreSupprimer@ Sandrine : oui bien sûr, on sent d'ailleurs quand le narrateur redémarre sur autre chose. Là on s'arrête un peu.
Supprimer100 pages, c'est parfait pour découvrir cet auteur (sur lequel je lorgne depuis un moment mais qui m'intimide pas mal).
RépondreSupprimer@ sacha : parfait, oui, mais un poil spécial quand même. Lance toi!
SupprimerJ’avais lu LA MELANCOLIE DE LA RESISTANCE et ton petit bouquin m’intrigue favorablement….
RépondreSupprimer@ Le bouquineur : ah un grand moment, avec cet auteur (mais tu es déjà convaincu , je le sens)
SupprimerJe suis comme Sacha. L'auteur est bien noté et on a d'ailleurs un de ses livres chez nous, mais on est un peu intimidé !
RépondreSupprimer@ Patrice : il ne faut pas être intimidé, tant pis si on ne saisit pas tout ce qui est sous jacent. ^_^
SupprimerFigure-toi qu'en lisant ta première phrase au lieu de lire "soit on en ressort vite" j'ai lu "soit on en ressort vivante" je ris toute seule de ma distraction mais finalement je ne me suis pas trop trompée !! Et je vois que toi en plus tu en redemandes :) Bon je vais le noter c'est certain.
RépondreSupprimer@ manou : je suis bien vivante, et un autre titre m'attend sur les étagères!
Supprimerça me fait un peu peur, je ne suis pas certaine de te suivre cette fois.
RépondreSupprimer@ jelisjeblogue : lis l'auteur, après tu aimes, ou pas!
SupprimerTu fais vraiment le tour du monde, toi !
RépondreSupprimer@ Philippe: c'est encore l'Europe, on peut trouver plus lointain.
SupprimerJ'ai noté ici pas mal de titres estampillés "bizarres" et j'ai découvert des pépites, alors, je ne vais pas passer à côté de cet auteur !
RépondreSupprimer@ Athalie : je ne vais pas me cacher, le bizarre (en littérature), j'ai du flair pour ça! ^_^
SupprimerJ'ai adoré ce texte, et il me tarde d'en lire d'autres de cet écrivain. Pour moi, une lecture jouissive.
RépondreSupprimer@ Tania : j'ajoute ton billet, que j'avais oublié, et je vois que colo a craqué aussi...
SupprimerJe note que tu aimes beaucoup et j'essaie d'oublier que cet auteur est fâché avec les points
RépondreSupprimer@ luocine : oui, j'aime beaucoup, et cette histoire de points, ce n'est que pour ce court roman-ci. ^_^
SupprimerInganmic écrit : Moi aussi je fais partie de la seconde catégorie... mais je garde ce titre pour l'activité sur les villes.
RépondreSupprimer@ Inganmic : ah mais oui, les villes, bon tant pis d'ici là j'aurai bien une autre lecture!
Supprimer100 pages, 1 phrase et quoi 10 mots ? 🤣Je suis curieuse en général mais là, heu non. C’est comme le livre sans ponctuation !
RépondreSupprimer@ thais : 10 mots???
SupprimerNon, ça passe très bien, j'ai d'ailleurs essayé sur plusieurs lignes.
Le sujet pourrait être tentant, mais vu ma conjoncture actuelle, j'ai vraiment besoin de valeurs sûres à mes yeux, bref, de tomber dans la marmite !
RépondreSupprimer@ Géraldine : en fait j'aurais dû le prendre comme 'chouchou'... Mais je comprends que tu ailles vers des valeurs sûres bien connues!
SupprimerCe sera certainement mon prochain. Et, à propos du hongrois, j'y pense sérieusement...
RépondreSupprimer@ Marie Gillet : Bonne lecture alors!
SupprimerApprendre le hongrois? Tiens, donc, pourquoi pas?