Frankenstein

 


Frankenstein

ou le Prométhée moderne

Mary Shelley

publié anonymement en 1818

Le Rayon Imaginaire, 2022

Traduit par Elisabeth Vonarburg


Non, je ne l'avais jamais lu (même en version écourtée), non, je n'ai jamais vu de film! Oui, j'avais quand même appris (et oublié) dans quelles conditions Mary Shelley, la petite vingtaine, avait imaginé cette histoire en 1818.

Alors pour mon challenge augmenté (SF écrite par une femme) chez Sandrine, c'était parfait. Surtout que la traductrice est Elisabeth Vonarburg. Qui nous prévient : "Et donc, puristes, ne poussez pas des cris d'orfraie, j'ai utilisé le passé composé au lieu du passé simple, j'ai simplifié les tournures et les constructions de phrase, j'ai rapproché de nous le vocabulaire - sans le moderniser à outrance, bien sûr, mais toute traduction est une adaptation, dans un temps et un lieu donné, par une personne donnée. "

Notons d'abord une construction enchâssée. 

Un certain Walton est dans le grand nord russe, bien décidé, à bord de son navire, à aller le plus loin possible. (genre Book Trip en mer, tout ça, mais ne nous égarons pas) Or ledit navire est pris par les glaces, il lui semble apercevoir un traineau qui file loin vers le nord, puis, les glaces ayant un peu fondu, il recueille un homme en piteux état à bord d'un traineau  dérivant sur un grand bloc de glace. Il est justement à la poursuite de l'autre traineau. 

Mais c'est Frankenstein (Victor) ! Le voilà qui narre son histoire à Walton (qui prend des notes et va envoyer le compte rendu à sa sœur en Angleterre) 

Donc, l'histoire de Frankenstein, suisse de Genève. 

Et là ça se gâte pour moi. C'est assez platouille, détaillé, et pas très intéressant. Mais après deux ans d'efforts il a une créature qui a vie (il ne donne pas de détails). Que fait-il? Il a peur, s'enfuit, constate que l'autre est parti (sans se préoccuper de ce qu'il va devenir); une fièvre nerveuse l'oblige à garder la chambre plusieurs mois, veillé par un ami. Un drame survient dans sa famille, dont il devine le coupable, le remords lui 'déchire le cœur'. 

Bref, il souffre, c'est bien romantique , "le cerf blessé qui traîne ses membres affaiblis dans un fourré vierge pour y contempler la flèche qui l'a transpercé et pour y mourir n'est qu'une image de ce que j'étais alors." Il voyage aussi, à la recherche de cette créature, jolies descriptions de paysage que, je l'avoue, j'ai lu en vitesse, tout comme ses états d'âme.

Là, enfin! c'est le face à face! Il accepte d'écouter la malheureuse créature éprise de vengeance, mais qui lui demande une faveur.

On apprend enfin ce qui s'est passé depuis la fuite précédente. J'ai bien raccroché car c'est passionnant de comprendre comment il a survécu, comment il a évolué. C'est un être sensible et intelligent, mais rejeté de tous. Le passage, assez long, est extrêmement bien vu.

Je ne veux pas tout raconter. On reprend la narration de Frankenstein, états d'âme, descriptions romantiques de paysages. Il saisit les conséquences de son expérience. La vengeance de sa créature est terrible, il le poursuit sans relâche.

Et on retrouve notre Walton du début. 

Conclusion : bonne construction, histoire intéressante qui ne fait pas vraiment peur. Mais gare aux expérimentations, c'est valable de nos jours encore. Pour ne pas trop divulgâcher, je n'en dis pas trop sur le vécu et les tergiversations de Frankenstein, qui met du temps à réaliser les conséquences de son 'oeuvre', sur sa créature d'abord, sur ses proches et éventuellement l'humanité d'autre part.

Je suis contente de l'avoir lu, c'est à connaître...

Avis babelio

Défi SF 2025 chez Sandrine



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