Le Roi d'argile
Dobromir Baïtchev
Ginkgo éditeur, 2023
Traduit par Marie Vrinat
Né en 1976, l'auteur aborde le sujet du 'Goulag bulgare' dont j'ignorais tout. Après la seconde guerre mondiale étaient entassés dans des conditions sordides des hommes (et des femmes), parfois criminels de droit commun, mais le plus souvent soupçonnés de ne pas être dans la ligne politique espérée. "A part des anarchistes? De tout. Des officiers du roi, des sociaux-démocrates, des trotskystes, des légionnaires, des membres de Brannik, de l'ORIM, des prêtres catholiques et des pasteurs protestants, des sympathisants de Tito, des russes blancs émigrés, des prisonniers de guerre grecs..."
Parmi eux, Dimo Aïranov, chirurgien, nommé aussi Docteur, arrêté sans explication et arraché à une vie espérée avec sa fiancée. Sur l'ile de Persin (de nos jours un havre pour les oiseaux) il devra survivre, au manque de nourriture, aux travaux épuisants, au cachot, à la maladie, à la malfaisance des gardiens et des responsables du camp. L'histoire est dure, très dure. Peu d'instants permettent d'éclairer l'atmosphère. Parfois point de l'émotion , mais le roman ne fait pas dans le pathos, c'est raconté avec sobriété et efficacité. Il est court, et chaque détail va compter plus tard, c'est incroyablement maîtrisé.
Alors ce Roi? On va parler échecs, et là intervient un russe, Tarkhov, appartenant au futur KGB, en mission d'inspection, qui va se révéler un peu moins cruel que Lazov, le commandant du camp. Quand il découvrira que lui et le docteur ont en commun les échecs, l'histoire prendra une autre tournure, pas besoin de connaître les échecs, mais il y a une partie fascinante là-dedans.
Il me reste à vous recommander cette lecture coup de coeur pour moi et à remercier l'éditeur (j'ai laissé traîner ce livre sur les étagères près de deux ans, honte à moi, mais une fois commencé, je ne l'ai pas lâché.)
Un avis intéressant, plutôt un bon résumé, mais qui raconte toute l'histoire. A ne lire qu'après! Un autre plus sobre et court (sans spoilers),
Une rentrée à l'est, chez Sacha, sans oublier chez claudialucia
Un petit côté Le joueur d'échecs de Zweig? C'est noté en tous cas, si c'est un coup de coeur ;-)
RépondreSupprimer@ zarline : juste quelques dizaines de pages (mais bien sûr passionnantes)
SupprimerLe côté coup de coeur est tentant ; encore faut-il le caser quelque part.
RépondreSupprimer@ Aifelle : une fois dedans, c'est difficile à lâcher. Après, oui, moi-même j'ai mis du temps à me décider. ^_^
SupprimerJe suis amusée de voir ce titre, car justement hier je me disais que j'en ai tellement peu entendu parler que je n'étais même plus sûre qu'il avait finalement paru. De même avec "Les doux" d'Igov. Je suivrai volontiers ta recommandation.
RépondreSupprimer@ Passage à l'est : fin 2023 chez Ginkgo, autant dire que j'ai trainé! Tu peux foncer, c'est vraiment bien, et ne nécessite pas de fortes connaissances historiques.
SupprimerMon second adore les échecs. Je le note pour lui.
RépondreSupprimer@ Alex : il y a un passage assez long, dans la deuxième partie, en effet.
SupprimerEt sans doute tant d'autres goulags à découvrir malheureusement...
RépondreSupprimer@ Nicole : hélas oui, là en Bulgarie je découvre...
SupprimerUn goulag dont moi non plus je n'ai jamais entendu parler et un livre court mais fort dont tu fais un coup de coeur, je vais le noter mais ce sera trop tard pour le challenge.
RépondreSupprimer@ manou : tu fais bien de noter, mais comme tu dis, et j'ai le même souci avec des titres vus sur les blogs, trop tard. Tant pis, un bon livre reste un bon livre.
Supprimeroh, en fait, il existe beaucoup d'auteurs bulgares que je ne connais pas!
RépondreSupprimer@ Alexandra : je peux parfaitement en dire autant. ^_^
SupprimerJe note ton enthousiasme et le titre (je fais des zeugmes avant d'aller dormir^^)
RépondreSupprimer@ Violette : allons bon! ^_^ J'espère que tu pourras le lire.
SupprimerAh Ginkgo, c'était quasi garanti que ce serait une très bonne lecture, mais coup de coeur carrément, ok, je vais étudier ça.
RépondreSupprimer@ Fanja : de bons choix et des trouvailles dans cette littérature de l'est (et d'ailleurs)
SupprimerJe ne connais rien non plus du Goulag bulgare alors merci pour la découverte de ce roman. L'apport des échecs est un petit plus qui me plaît bien.
RépondreSupprimer@ Audrey : une belle et totale découverte pour moi! Je parle du roman, pas du goulag, affreux bien sûr.
Supprimeril m'apprendrait beaucoup aussi !
RépondreSupprimer@ eimelle : sans doute, de toute façon on en apprend toujours...
Supprimerje vais le chercher!
RépondreSupprimer@ miriam : de la qualité, présente en bibli j'espère!
SupprimerArrff, coup de coeur, et roman court ? Dur tout de même...BOn à voir car manifestement très instructif.
RépondreSupprimer@ Géraldine : c'est vraiment rude, le destin de cet homme, de ces prisonniers. Mais tu devrais aimer aussi.
SupprimerParfois, on se demande pourquoi on a attendu si longtemps pour lire un livre, mais il faut faire des choix...
RépondreSupprimer@ p (philippe? ^_^) Exactement, faut le bon moment...
SupprimerEncore un livre intéressant de cette écrivaine; le titre pourrait aussi figurer dans le challenge bulgare dans mon blog ?
RépondreSupprimer@ Claudialucia : bien évidemment! Mais j'avais l'idée (fausse) que ce challenge était terminé?
SupprimerJe note ! (On est nombreux à l’avoir fait à ce que je vois :)
RépondreSupprimer@ Eva : je l'ai vu des des listes, mais où? Bonne pioche assurément.
SupprimerUne valeur sûre, cette maison d'édition... Et le sujet m'intéresse au plus haut point !
RépondreSupprimer@ Inganmic : des titres venant de l'Est en général, et bien choisis.
SupprimerJ'arrive tardivement sur ton billet que je n'ai bizarrement pas reçu à sa parution. Évidemment, après Nucléus, j'ai très envie de lire ce roman qui s'annonce pourtant très dur, j'ai eu un aperçu de Persin déjà bien corsé. Merci beaucoup pour ta participation, en plus avec un coup de coeur 🤩.
RépondreSupprimer@ Sacha : je ne sais pas somment ça fonctionne de ton côté. ici, les infos arrivent parfois avec du retard.
SupprimerOui, très dur, mais très beau.
Effectivement, j'étais aussi ignorante de ce sujet... En tout cas, ta critique donne envie, alors pourquoi pas si je suis d'humeur "drames du goulag" (j'avais adoré l'Archipel du goulag après tout) !
RépondreSupprimer@ Jevenelle Laclos : Ce n'est pas aussi ample que l'Archipel du Goulag, mais tout aussi impressionnant.
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