Je vais me faire, sinon des ennemis, mais des étonnés. En effet, Feodor et moi, ça ne colle pas trop. Mais je me soigne.
Premier roman (mais je l'ai lu en deuxième)
Stepantchikovo et ses habitants
Traduit par Henti Mongault
Ginkgo, 2024
Ecrit en 1859
Nous sommes là dans une narration assez burlesque, avec des personnages hauts en couleur. Dont Foma Fomitch.
"Imaginez-vous l'individu le plus insignifiant, l'esprit le plus étroit, un de ces rebuts de la société, une de ces bons à rien, une de ces âmes viles chez qui aucune qualité ne rachète, hélas! la haute opinion, à la fois irritable et maladive, qu'ils ont d'eux-mêmes." (etc.)
Tout se déroule à Stépantchikovo, dans la maison d'un colonel d'une quarantaine d'années( à la retraite, d'une fortune personnelle de 100 âmes, sans doute des serfs, toute une époque). Où habitent et s'agitent plus ou moins ledit Foma Fomitch, la mère, la soeur, les enfants du colonel, une institutrice, et divers personnages dont j'ai bien évidemment mélangé les noms au début. Plus des serviteurs.
Le narrateur est le neveu du colonel, étudiant à Pétersbourg.
"Quelle ménagerie! On les dirait tous triés sur le volet! me dis-je sans comprendre très bien ce qui se passait sous mes yeux, ni me douter que je faisais moi-même, depuis mon apparition parmi ces gens, partie de la collection."
Tout démarre donc bien follement, on enrage de voir Foma Fomitch mener tout le monde à la baguette, y compris et surtout ce pauvre colonel... Mais l'histoire prend un tournant plus tragique lorsque la pauvre Tatiana Ivanovna, riche et un peu fêlée, risque d'être abusée par des coureurs de dot.
Le final du roman est quasiment dingue (et en plus l'orage gronde dehors), et je sors de cette tragi-comédie conquise.
Avis Babelio,
Deuxième roman
Niétotchka Niezvanova
Histoire d'une femme
Traduit du russe par Henri Montgault
Ginkgo, 2024
Ecrit entre 1847 et 1849
Dans ce roman inachevé, l'héroïne raconte son enfance misérable, avec une mère courageuse tentant vainement de réserver l'argent difficilement gagné hors des pattes de son second mari, violoniste velléitaire se croyant le meilleur mais préférant dissiper l'argent à la boisson et ayant bien gâché toutes ses chances. La gamine est tiraillée entre les deux.
Puis la voilà recueillie par une riche famille aristocratique de Pétersbourg, où habite Katia une jeune de son âge. Le roman se termine quand la narratrice a 16 ans et je l'ai abandonnée sans encombres à son sort.
Disons-le tout de suite, l'auteur écrit fort bien, mais ça n'avançait pas du tout. Katia, c'est pire, avec le chaud, le froid, le changement sans raison valable entre l'amitié (exaltée), les mains baisées, etc. et la froideur. A la fin il semble que la jeune fille soit accusée (à tort) mais rien n'est fait pour démêler le truc, et ça dure! Tout cela à cause d'une lettre d'amour et d'adieu déchirante ... J'avoue avoir passé des paragraphes.
Conclusion : toutes ces atmosphères où on ne sait jamais sur quel pied danser, bourrées d'exaltation, je n'accroche pas.
Avis babelio, positifs et détaillés, d'où comme quoi je suis complètement passée à côté de certains trucs sous-jacents... Le risque de relations entre le beau père et la petite, ça oui (mais rien n'arrive!), il y a emprise, mais pour le reste, j'ai mis ça sur le compte de l'exaltation...
Merci à l'éditeur pour ces découvertes.
Chez Cléanthe (oui, un peu en avance)
J'ai lu Dostoïevski dans ma folle jeunesse lorsque je tentais de lire tous les grands classiques du monde. Je me souviens surtout d'avoir du m'accrocher. Pourtant, j'ai lu plusieurs romans de l'écrivain russe. Je vois que tu n'as pas choisi les plus connus et que tes lectures étaient un peu comme la roulette russe (je suis toujours prête à tout pour faire un mauvais jeu de mots).
RépondreSupprimer@ Alexandra : j'en ai lu des courts, genre Carnets du sous-sol, Les nuits blanches, et plus de la moitié de L'idiot, j'avoue passer à côté la plupart du temps, mais je reconnais son talent!
SupprimerLe premier dont je parle est un Dosto plus drôle quand même. Je peux le recommander.
J'avais adoré ses gros romans, dans ma jeunesse, mais beaucoup moins ses plus courts, que je trouvais moins aboutis.
RépondreSupprimer@ Alex : ici le second n'est même pas terminé (volontairement), le premier , si, si, il n'est pas mal du tout. Reprendrai-je un jour L'idiot? (mais là je prends des notes pour les noms...)
SupprimerJe me suis promis de le relire et puis je laisse passer le temps...Je ne connais pas ces deux romans. A priori le premier me tente moins que le second, mais s'il est inachevé, je ne sais pas trop du coup !
RépondreSupprimer@ manou : écoute, tu lis le premier, il est assez amusant, et le style de l'auteur est très bien.
SupprimerJ'ai lu les Dostoïevski les plus connus dans ma jeunesse. Je ne me sens pas prête à reprendre.
RépondreSupprimer@ Aifelle : ah oui les pavés! J'ai lu ceux de Tolstoï, mais ce n'est pas pareil, je sais. ^_^
SupprimerComme Alex, je préfère ses gros romans, même s'ils ne sont pas exempts de cette exaltation, que tu évoques presque en passant... Mais j'aime l'aspect théâtral de certaines scènes, où ça peut partir dans tous les sens....
RépondreSupprimer@ Inganmic : dans le premier particulièrement, tu as ces scènes théâtrales comme tu dis, et là j'ai plutôt aimé. J'ai pensé à Molière, tu vois.
SupprimerEt moi, je n'en ai jamais lu, mais je me fie à ton avis...
RépondreSupprimer@ Philippe : le premier (petit) roman pourrait te plaire
SupprimerJe préfère Dostoïevski à Tolstoï, mais je ne suis pas assez fan pour t'en vouloir si ça ne colle pas trop avec Dostoï.^^ Le premier livre (lu en deuxième) me paraît être une super trouvaille, cela dit.
RépondreSupprimer@ Fanja : je te recommande Stepantchikovo, il y a du lourd là-dedans, qui devrait te plaire. Une galerie de personnages un peu azimutés quand même.
SupprimerJ'ai eu ma période "russe" à une époque.... Cet écrivain est un incontournable évidemment mais je n'ai pas lu ces livres-ci.
RépondreSupprimer@ Le bouquineur : je l'ai eue principalement avec Tolstoï. Je sais bien que Dostoïevski est incontournable, tu as sûrement lu ses gros romans... On me conseillait récemment Les frères Karamazov. Ici c'est plus court, et le premier est plutôt différent dans l'ambiance (mon impression en tout cas).
SupprimerAh, les goûts et les couleurs, comme on dit! C'est vrai que la prose de Dostoïevski est souvent déstabilisante (je crois que c'est l'effet recherché), et si tu n'accroches pas à l'exaltation des personnages, c'est sûr que ce doit être difficile à passer. Maintenant, on a tous nos "grands auteurs" auxquels on n'accroche pas du tout. Moi, c'est Dickens, par exemple - et cela me rend malheureux. Merci en tout cas pour ta participation, en espérant, malgré cette déconvenue, te retrouver lors d'une prochaine étape du challenge.
RépondreSupprimer@ Cleanthe : avec Tolstoï, ça va mieux, et ici le premier roman m'a fait penser à Molière , c'est dire! Je n'abandonne pas le projet L'idiot ou Les frères Karamazov...
SupprimerJe savais en gros à quoi m'attendre, mais cela a fait PAL - 2
L'idiot est mon préféré. Je pense le relire un jour.
Supprimer@ Cleanthe : j'ai failli l'emprunter hier. Bon, faut le moment, et prendre des notes (et peut être zapper l'agitation pour me concentrer sur le héros, qui lui me plaisait bien?)
SupprimerOui. Non 😂 Merci pour la présentation
RépondreSupprimer@ La petite liste : oui mais non, quoi. ^_^
SupprimerJ'avais aimé La Douce, moins Crime et châtiment. Ton premier titre a l'air savoureux !
RépondreSupprimer@ Violette : il l'est!
SupprimerMême si mon roman préféré au temps de ma folle jeunesse (comme dit Alexandra) a longtemps était l'Idiot, je ne t'en voudrais pas ... surtout tu n'aimes pas les exaltés, les mystiques, il est compréhensible que tu n'y adhères pas ! Mais essaie quand même Souvenirs de la maison des morts ! C'est non seulement passionnant mais cela permet de mieux comprendre l'Homme Dostoievsky et donc l'écrivain et l' être humain en général. Je l'ai lu en 2016 https://claudialucia-malibrairie.blogspot.com/2016/01/fiodor-dostoievsky-souvenirs-de-la.html
RépondreSupprimer@ claidialucia : un peu plus autobiographique, oui, ça pourrait coller!
SupprimerJe n'ai jamais lu que Le joueur, lecture laborieuse, mais je n'ai pu que reconnaître le talent de l'auteur. Pas une priorité d'y revenir, mais pourquoi pas un jour peut-être Souvenirs de la maison des morts, ou le premier que tu as lu.
RépondreSupprimer@ Choup : je comprends ce 'laborieux'. Oui, le premier est finalement plutôt sympa à lire...
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