Tovaangar
Céline Minard
Rivages, 2025
Après la découverte de Céline Minard avec l'épatant So long, Luise, après Faillir être flingué et son ambiance western, l'abandon en cours de voyage de Le dernier monde, après Plasmas, Le grand jeu, certains dont je n'ai pas parlé on va dire par flemme (R, Bacchantes), des envies pour plus tard (Bastard Battle?), une rencontre lecture fascinante, hé bien on comprendra que j'étais au taquet pour mettre la main sur son nouvel opus, Tovaangar, que prudemment j'ai emprunté en bibli. Nathalie a confirmé que j'avais quand même flairé de la bonne came.
Pas de souci, dans cette rentrée littéraire, Céline Minard ne parlera pas de son père ni de sa mère, et propose, fidèle à elle-même, un roman original, à la fois différent des précédents mais appelant toujours les neurones du lecteur à frétiller d'aise. Que du bonheur! Que du plaisir!
Direction la région de Hidden, qui ressemblerait fortement à Los Angeles (enfin, ce qu'elle devient après un long laps de temps, une sorte de tremblement de terre (vu la région, ça pend au nez) et une révolte des bots). Le coin débarrassé des humains pollueurs, accros à l'énergie fossile, ne s'en porte pas plus mal, en tout cas s'en remet.
Surtout ne pas se laisser déstabiliser par des mots nouveaux, comme ils ressemblant fortement à des mots connus, alors autant se laisser porter. Ne pas non plus vouloir tout visualiser à fond, personnellement je me suis fait des images dans la tête, et peu importe si d'autres imaginent les personnages autrement. Le tout baignant dans un humour vraiment plaisant.
Alors, les personnages? Nous avons Ama, une auboisière, et Mianeh une Dronote, bientôt rejoints dans une expédition vers Frog-To (frog town?) par Atlal, une 'gros-cerveau' bipède à fourrure, un Scurius (écureuil?) , deux jeunes Créates, Bye et Daï (j'ignore ce que c'est, ça vivrait dans le Désert, mais ça a l'air super mignon). Ils vont rencontrer pas mal d'autres êtres vivants, ainsi que des tours en moche état où les graines et les plantes ont pris leurs marques, un barrage, des freeways aussi.
Ajoutons des Troutes (truites) en montaison inquiètes à cause d'un barrage castor (mais après discussion, ça s'arrangera). En gros, il peut y avoir des rencontres inattendues, mais ça finit par se résoudre, par exemple avec le Dronote évoquant un monde ancien pas aimé, ou alors Scurius face à Resquius (un chien loup qui devra maîtriser ses instincts chasseurs).
Un monde de rêve quelque part, avec plus si affinités, là aussi inattendues.
" Hidden est pleine de concrete, dans tous les coins, dessus dessous en hauteur dans les deux sens (...)
- A une époque il était frais.(...)
- Il y a une allée où on voit des traces de pattes, pieds et mains, très anciens. Il est possible que le concrete ait été fabriqué et posé dans ce but. Laisser des empreintes pérennes. C'est une hypothèse.(...)
-Où ça?
-Au pied des monts Ho, l'artère n'est pas très longue."
(bon, si vous ne visualisez pas le Hollywood Walk of Fame?)
Un gros choc pour Ama et ses compagnons, quand elle voit des 'loques' accrochées partout. "Elle n'imaginait pas l'allure du Corps capable de lâcher de pareilles ordures sur son chemin." "L'analyse chimique de ces loques lui faisait craindre le pire." "Elle n'avait aucune envie de découvrir une autre matière du passé si elle était susceptible de s'être diffusée dans des proportions inacceptables. Ce qu'avait fait le concrete? Ce qu'avait fait le betume."
"Ama savait qu'une population hominidae spécialisée avait été vouée, la durée de peu de siècles, à l'Extraction Maximale" (mais "ils ont perdu la guerre")
Il serait intéressant de calquer la carte actuelle de la région avec celle de Tovaangar, je me suis contentée d'aller voir Paayme Paxaayt, cette rivière plus trop canalisée dans le roman, qui connaît vers la fin une crue emportant tout ou presque (nos héros s'en tirent). C'est le nom indigène donné par la population Tongva de la rivière de Los Angeles. Je vous laisse chercher Yaanga et Tovaangar...
Pour terminer, je suis ravie de cette lecture (près de 700 pages quand même, fort réjouissante, même si vers la fin j'ai eu une baisse de régime)
Avis, en plus de Nathalie, babelio, bibliosurf,
Défi SF 2025 chez Sandrine. numéro 10
et chez Athalie et Inganmic


Oh tu as l'air d'avoir bien aimé, je suis contente, car je crains mon billet n'ait refroidi quelques ardeurs, malgré mes assurances. Je suis tout à fait d'accord avec ton 2e paragraphe !
RépondreSupprimer@ nathalie : finalement on rentre bien dedans, faut de laisser faire, et j'avoue m'être quand même bien amusée à suivre ces personnages.
SupprimerIl aurait fallu beaucoup pour me refroidir, Céline Minard fait partie des auteurs à ne pas rater (et j'ai quand même en ligne de mire des pavés de la RL sur les ascendants...)
Une bonne pioche, originale pour le défi SF. Je ne connais pas cette autrice et je découvre que quelques uns de ses titres sont dans mes médiathèques c'est plus facile pour faire connaissance je trouve...du coup je les ai notés...
RépondreSupprimer@ manou : tu es prévenue, c'est une belle expérience. Ce livre ci est gros, mais elle en a écrit de plus courts, tu devrais trouver ton bonheur.
SupprimerSeules les 700 pages me retiennent encore, trop lourd à porter :)
RépondreSupprimer@ cathulu : on n'a pas trop l'impression de lourd, car les pages sont assez fines. Bravo à l'éditeur!
SupprimerJe suis en train de le lire! Bientôt un avis de plus ;-)
RépondreSupprimer@ La petite liste : je guette, entre courageuses il faut se soutenir.
SupprimerJ'ai déjà du mal à saisir ton résumé, alors, sur 700 pages, non ! Je découvrirai l'autrice avec un autre titre... Même si l'idée de la Terre débarrassée des humains me "plaît".
RépondreSupprimer@ Anonyme : justement on ne se sent plus obligée de tout comprendre, on voyage, on découvre, c'est très plaisant. Oui, la Terre sans Humains, ça ferait des vacances à la faune et la flore...
SupprimerC'est Cath L, désolée pour l'anonyme de service... ;-)
RépondreSupprimer@ Cath L : d'habitude tu n'es pas anonyme, et sache que cela arrive à d'autres.
SupprimerJe reste sur une déception avec Céline Minard (Le grand jeu) et je n'ai plus trop osé m'y aventurer même si le thème de celui-ci me parle...
RépondreSupprimer@ Nicole : Le grand jeu, ah oui cette histoire là, assez spéciale, mais comme chez Céline Minard il y a toujours un truc original, on s'y fait. Allez, toi la lectrice courageuse d'ordinaire! ^_^
SupprimerLa création de vocabulaire pourrait m'amuser et tu le racontes très bien mais je ne suis vraiment pas assez fan du genre pour lire 700 pages !
RépondreSupprimer@ luocine : dommage, dommage. C'est long mais pas difficile à lire.
SupprimerMais je vois que tu es fan de l'auteure ! Je suis personnellement néophyte en "Minard", n'ayant lu que deux de ses titres : "Faillir être flingué", que j'ai adoré, et "Le grand jeu", qui m'a complètement perdue... J'ai noté celui-là suite à l'avis de Nathalie, mais on va attendre la sortie poche. Je récupère ton lien.
RépondreSupprimer@ Inganmic : Il semble que Le grand jeu ait désarçonné (ce n'est pas mon préféré, mais ça va).
SupprimerMerci pour ta confiance et ta vigilance.
oh lala! 700 pages avec ces drôles de noms à mémoriser! je passe mon tour en ce moment pour me concentrer sur les livres que j'ai téléchargé dans la liseuses et les Lettres Allemandes qui se profilent à l'horizon
RépondreSupprimer@ miriam : pas de souci de mémorisation(il y a bien pire avec les auteurs russes !!!^_^). Les lettres allemandes, ah oui. ^_^
SupprimerAaahh, je n'ai vraiment pas envie de SF en ce moment. J'ai fait plusieurs tentatives avec des déceptions et des abandons, alors je ne prendrai pas le risque de m'embarquer pour 700 pages. Mais tu as titillé ma curiosité envers cette autrice.
RépondreSupprimer@ Sacha : on reste sur Terre, dans l'avenir. Mais pas de souci, découvre l'auteure avec du plus court...
SupprimerMalgré ton avis enthousiaste et celui de Nathalie, j'avoue que je reste sur la réserve. J'attends de voir ce qu'en dira La Petite Liste (avec 700 pages au compteur, je ne pars pas à l'aventure sans prendre quelques précautions!)
RépondreSupprimer@ Alexandra : je l'ai emprunté en bibli, prudente aussi. Mais quelle chouette lecture!
SupprimerToujours pas lu cette autrice, mais elle, il faut vraiment que je la lise un jour (toujours ce fameux jour^^). Bon, peut-être pas en commençant par 700 pages. Ça va finir par devenir un running gag cette histoire de romans de la rentrée littéraire qui ne parlent ni du père ni de la mère.^^ Mais qu'est-ce qui leur a pris à tous aussi ! Au moins ça préserve ma PAL.
RépondreSupprimer@ Fanja : je vais arrêter ce gag, surtout que j'espère lire certains pavés de la RL qui justement parlent de. ^_^
SupprimerAvec Céline Minard, tu es tranquille, ce sera bien.
intéressant! A voir si je prends le temps...
RépondreSupprimer@ eimelle : hé oui! Le bouquin est fascinant mais il faut le temps, forcément.
SupprimerJe déteste rarement une lecture mais ce fut le cas pour Le Grand Jeu... plus jamais cette autrice, plus jamais !!
RépondreSupprimer@ Violette : ce titre a laissé de mauvais souvenirs! Sans doute pas celui par lequel commencer...
Supprimer700 pages ! Je trouve qu'il y a de plus en plus de pavés !
RépondreSupprimer@ Philippe : on est bien d'accord, cette rentrée littéraire en particulier en est dense.
SupprimerOh le pavé !!! De toute façon, je n'ai pas du tout adhéré avec "Faillir être flinguer", donc pas de regret !
RépondreSupprimer@ Géraldine : n'essaie même pas, je te comprends! ^_^
SupprimerSuis tellement fâchée après Céline Minard qu'il m'en faudra plus que ton enthousiasme pour y retourner...
RépondreSupprimer@ Sandrine : c'est sûr qu'elle peut déplaire...
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