Quand le diable sortit de la salle de bains

Quand le diable sortit de la salle de bains
Roman improvisé, interruptif et pas sérieux
Sophie Divry
Notabilia, Noir sur blanc, 2015


Mon intérêt pour les écrits de Sophie Divry va finir par se remarquer. Quatrième opus. Voici ce qu’elle en dit
"Chaque fois que je commence un livre, j'ai l'impression d'écrire le contraire du précédent. Mon premier texte, La cote 400, est un monologue de bibliothécaire déjantée; le deuxième, Journal d'un recommencement*, une promenade phénoménologique au cœur de l'Eglise catholique en ruines; le troisième, La condition pavillonnaire, retrace une existence parmi d'autres dans un pavillon individuel. Enfin, mon quatrième roman, (...), Chômage (titre provisoire), raconte d'une manière libre et humoristique les tribulations d’une chômeuse."
*Pas lu mais j'ai envie, miam!

Depuis, est paru Rouvrir le roman, et si j'ai bien compris, ces réflexions sur le roman ne sortent pas de nulle part. Dans Quand le diable sortit de la salle de bains, à feuilleter simplement, l'on découvre des mises en pages, des dessins, des caractères non alphabétiques, mille choses qui ont dû susciter pas mal de discussions entre l'auteur et les façonniers du bouquin, je le sens.
Voilà pour l'apparence.

Quant au contenu, ma foi, Sophie Divry ne se refuse pas grand chose. C'est sûr qu'après Tristram Shandy (cité dans Rouvrir le roman) on a les moyens de tout se permettre!

Les lecteurs épris de classicisme narratif peuvent très bien se passionner pour l'histoire de cette jeune femme dans la dèche, aux prises avec Pôle emploi, affamée réellement en attendant l'argent dû, testant des petits boulots, et retrouvant parfois la douceur du cocon familial.
Vivre quotidiennement dans la pauvreté est très bien analysé ("Quand on n'a pas d'argent, les limites ne vous lâchent jamais", ou par exemple l'arrivée de la facture d'eau)
Mention spéciale à Bertrande, la dame au grand coeur, charitable en laissant leur dignité aux personnes aidées. "De sorte que je la quittai allégée de la faim comme de la honte du quémandeur."

Mais souvent ça dérape dans le bien décalé comme j'aime.
Renoncer à se faire cuire des nouilles se nommerait le vespéropastoflemmage.
"Si je mollybloomise ce qui se disait mot à mot, cela donnerait"
La bouilloire et le grille-pain se livrent à un dialogue dans un français parfait lors d'un passage complètement barré ("reprit la baignoire en faisant claquer plusieurs fois son bouton on/off")
Plus des listes (longues parfois) de comparaisons, les hommes qu’elle n'aime pas, etc.
L'intervention d'un personnage désirant un passage chaud bouillant dans le roman (et l'auteur obtempère, écartez les enfants!)
La rencontre avec Bergounioux dans le train

Cela se sent, j'espère, le bonheur de lecture, l'enthousiasme?

Les avis de Le Bouquineur, Violette, Pr Platypus, Yv, kathel, cathulu, cuné,

Commentaires

  1. C'est ma seule lecture à ce jour de Sophie Divry, et j'avais aimé (la voilà aussi maintenant dans l'émission "les Papous" sur France-Culture).

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    1. C'est drôle, je viens de le découvrir, j'ai écouté son intervention samedi soir (ah les filles à chouchous dans les cheveux longs! ^_^)

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  2. Mais oui on sent que tu as aimé ce "roman" plein de fantaisie ! (validé aussi https://lettresexpres.wordpress.com/2015/09/15/sophie-divry-quand-le-diable-sortit-de-la-salle-de-bains/ )

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    1. Merci, j'ai ajouté quelques liens. Tu vois, finalement ce livre est apparu à la bibli.

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  3. Encore Bergounioux... : ça se passe bien dans le train ? Si j'ai bonne mémoire, elle ne lui tressait pas des lauriers dans "Rouvrir le roman".

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    1. Exact, dans le train, et, oui, il a eu droit à son passage dans Rouvrir le roman. Va falloir que je le lise un peu, ce Bergounioux. ^_^

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  4. ton billet est hyper réjouissant et oblige à ajoute le titre à ma loooooongue liste aaaaaaah c'est terrible

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  5. Oui, oui, rassure-toi. J'en redemande même.

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  6. Je pensais détester, ça a été tout le contraire. Une jolie et inattendue surprise ce roman.

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    1. Surprise aussi pour moi (pourtant je connais l'auteur, maintenant, mais ce roman n'était pas le premier sur la liste, au départ)

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  7. Toujours pas lu, mais si je le croise en BM, pourquoi pas ?

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    1. J'espère qu'il sera en BM (c'est là que j'ai trouvé tous ses titres déjà lus)

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  8. c'est le seul que j'ai lu de l'auteur, j'ai aimé mais sans plus, je me souviens des nombreuses énumérations qui m'ont un peu lassée.

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    1. J'ai aussi sauté quelques fins d'énumérations, mais après tout, sans culpabilité...

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  9. Je peux me tromper, mais je crois que ce livre n'est pas fait pour moi… (Goran : http://deslivresetdesfilms.com)

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  10. Vous m'intriguez Jérôme et toi. A priori, j'ai l'impression que ce n'est pas pour moi.

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  11. Réponses
    1. Merci de faire partie du groupe de ceux qui ont aimé!

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  12. Bien décalé? Je passe alors...
    Sinon, je ne connais absolument pas !
    Bonne semaine.

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    1. L'histoire se lit, pas de souci, et il y en a une, fort intéressante d'ailleurs. Mais aussi des inventions langagières, je le concède.
      A bientôt!

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  13. J'adore aussi, comme chacun des précédents. Et pourtant ils sont tous très différents. Je pense même que c'est la révélation la plus importante de ces dernières années (même si je lisais peu de nouveautés, je n'étais heureusement pas passée à côté). Mais je ne savais pas pour les Papous et vais rattraper ça en podcast

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    1. Totalement d'accord (quand je pense que je la lis seulement depuis cette année)
      Les Papous ont la main heureuse, j'étais sur FC samedi dernier dans la voiture, et je me suis bien amusée avec l'intervention de Sophie Divry (oh oui, c'est elle à 100 %)

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  14. Oui oui, ça sent l'enthousiasme et je ne peux que te conseiller, pour le renforcer "Rouvrir le roman". Je n'ai lu que celui-ci après avoir lu un billet chez Maggie. Il est plus "théorique" mais très stimulant !
    Il faudra que je me mette à découvrir ses romans...

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    1. Mais j'ai lu Rouvrir le roman, tu penses bien! Avec ce pauvre Bergounioux dans le collimateur (mais gentiment quand même)

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  15. toujours pas lu;;;on se demande bien à quoi j'occupe mes journées!

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    1. On se le demande, en effet. ^_^ A lire autre chose, tout aussi intéressant?

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  16. Moi je reste sur mon impression assez mitigée avec La cote 400, et l'avis d'une collègue pas très emballée par La conditions pavillonnaire. Je pensais lire Quand le diable... qui a eu de très bons échos à sa parution, il avait l'air de sortir un peu du lot, mais j'ai finalement opté pour l'acquisition de Rouvrir le roman, d'abord pour la thématique, et puis je me dis qu'en non-fiction, elle ne me décevra probablement pas.

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    1. Oui oui, ce livre devrait te plaire, il y a le léger décalage un poil barré qui est dans tes cordes (bien plus que dans les deux autres romans)
      Rouvrir le roman : très bien (et ensuite ce roman, dis?)

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  17. Il m'avait déjà tenté à sa sortie mais là tu ravives mon intérêt !

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    1. Comme quoi, tu vois, quand un auteur plait, on fouine, sans s'occuper des dates.

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  18. Chouette de revenir à Divry, toujours pas lu non plus (et je ne pose quand même pas la question de votre commentatrice précédente : à quoi j'occupe mes journées) hormis son bon essai sur le roman. J'ai tout en numérique, pour bientôt, et j'espère y trouver le même enthousiasme que vous.

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    1. Vraiment, comme elle le dit elle-même, ses romans sont différents. Peut-être dans celui-ci est-elle plus proche de ses expériences à tenter dans Rouvrir le roman?

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  19. Bonjour Keisha, j'ai plutôt aimé la lecture de ce roman surtout certains passages mais de là à en faire un billet. Trop compliqué pour moi. C'est irracontable. Bonne après-midi.

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    1. Exact, c'est vraiment inracontable! Mais fort gouleyant, n'est-ce pas?

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  20. très bien ce livre, c'était ma découverte de l'auteure, et je ne regrette pas

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  21. Réponses
    1. Oui, et si un titre ne te convient pas, essaie un autre.

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  22. Ah mais oui, jamais lu encore l'auteure mais j'y pense chaque fois que je croise un billet sur un de ses romans.

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  23. Toujours des lectures originales; tu les trouves où ces bouquins ? Oui,je sais dans une librairie ! Mais encore faut-il en avoir une digne de ce nom. Bon à noter !

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    1. Pas du tout! J'entends parler de ces livres, j'en emprunte à la bibli, ça me plait, et je continue (merci les biblis). Je n'ai pas de 'vraie' librairie tout près.
      Les achats et les SP sont très rares, en fait.

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  24. On l'a beaucoup vu, il a beaucoup plu, mais je ne suis pas sûre que ce soit pour moi.

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