Stasiland
Anna Funder
Héloïse d'Ormesson, 2008
Un livre sur la Stasi écrit par une australienne germanophone tout de même, pourquoi pas? Elle se rend dans l'ex-RDA à deux reprises dans les années 90, et note, comme le lecteur, que des changements sont survenus. Elle rencontre des allemands, un peu au hasard parfois, ou suite à une annonce dans le journal, demandant à rencontrer des ex de la Stasi.
Pour décrire les appartements, les bureaux, et parfois les vêtements, une couleur revient : marron. Parfois du lino marron. Voici une ambiance bien revigorante, quoi.
Anna Funder et surtout ses interlocuteurs nous plongent dans un monde à la Big Brother, incroyable, pesant, complètement illogique parfois. Que de vies brisées. On pense à Myriam et Charlie, à Julia, à Frau Paul, séparée de son fils malade soigné à l'ouest, à Hagen Koch, plus drôle ce musicien avec qui Julia a des soirées picole. Il faut aussi découvrir l'histoire complètement dingue du plateau de Koch, accusé même après la fin de la RDA...
"Pourquoi n'avaient-ils jamais pu avoir accès à l'université? Pourquoi ne trouvaient-ils pas d'emploi?"
"La Stasi, sur la fin, comptait 97 000 employés - plus qu'il n'en fallait pour surveiller un pays de dix-sept millions de personnes. Mais elle disposait aussi e plus de 173 000 indicateurs disséminés dans la population. (...) En RDA, une personne sur 63 était agent ou indicateur de la Stasi."
Les documents ont été détruits, et des petites mains les reconstituent (à Nuremberg) très lentement mais sûrement.
Une lecture commune initiée par Sacha avec Inganmic, nathalie, livrescapades, alex, une comète, lanuitjemens
Un peu trop bâti au hasard pour moi, le livre manque de suite. C'est dommage vu le sujet.
RépondreSupprimerTu as vu ce que je dis chez toi, Je ne suis pas enthousiaste, mais j'en ai appris sur le sujet, bien rendu pour l'ambiance de la RDA de l'époque.
SupprimerQuel succès cette LC (je n'ai pas mis la main sur ce livre) ! Nathalie émet quelques réserves quant au genre annoncé par l'éditeur : roman.
RépondreSupprimerLes éditeurs frileux, peureux de faire fuir si on n'a pas un roman sous la main... ^_^ Je marche exactement à l'opposé!
SupprimerJ'ai beaucoup aimé même si il y a eu parfois quelques passages un peu plus brouillons.
RépondreSupprimerBrouillon? Adjectif parfait, tu as mis le doigt dessus. Mais les détails demeurent frappants.
SupprimerJe ne sais pourquoi, ma médiathèque, pourtant bien fournie, ne l'a pas... Même un peu brouillon, ça vaudrait le coup de s'y intéresser.
RépondreSupprimerEn tout cas une fois dedans certaines histoires et tous ces détails sont sidérants.
SupprimerJe me rends compte que j'aurais dû vous rejoindre, mais ce n'était sans doute pas le moment. Je le lirai plus tard !
RépondreSupprimer@ Miss Sunalee Il sera toujours temps!
SupprimerJe n’ai pas trouvé ça brouillon moi … j’ai navigué entre les errances d’Anna, les différents entretiens sans difficulté… je pense que ce côté hybride est parfaitement voulu et peut-être même nécessaire. Une narration trop linéaire aurait été encore plus pesante, il me semble.( Une Comète)
RépondreSupprimer@ Béa Parfois ma petite cervelle oubliait qui était qui, mais je note tes arguments!
SupprimerEh eh, je n'ai pas relevé les décors marron dans mon billet, mais c'était en effet récurrent (et j'ai le marron en horreur). Le côté brouillon ne m'a pas gênée, je lui ai trouvé un côté très "berlinois" de cette époque :-D Idem pour les soirées alcoolisées. En tous cas, cette enquête est proprement hallucinante et édifiante.
RépondreSupprimer@Sacha Nous sommes plusieurs à avoir noté ce marron et ce lino, traumatisant il faut croire.^_^
SupprimerJe suis passée au delà de ce côté berlinois, comme tu dis, pour découvrir toute cette enquête hallucinante parfois.
Inganmic écrit
RépondreSupprimerTu as raison, nous avons été traumatisées par ce lino marron ! Il colle d'ailleurs parfaitement à l'image que l'on se fait de la RDA, grise et terne... C'est une bonne chose qu'Anna Funder se soit intéressée au sujet, et qu'elle ait ainsi mis en avant la voix de ces oubliés de l'Histoire (même si, oui, comme le soulignent certaines lectrices, l'ouvrage pâtit de petits défauts formels, mais l'ensemble m'a tellement passionnée que je les ai complètement occultés).
@ Inganmic : On n'aurait pu inventer cette histoire de lino marron si symptomatique de l'endroit et de l'époque... Une lecture à ne pas rater, en tout cas!
SupprimerLes chiffres sont effarants. Tentée par cette lecture évidemment, intérêt historique, devoir de mémoire aussi...
RépondreSupprimer@Géraldine : J'espère que tu le trouveras. Oui, ça impressionne quand même.
SupprimerEt vive le lino marron ! ;-)
RépondreSupprimer@Alex La star de l'époque et du lieu!!!
Supprimercomme Béa, je n'ai pas eu de ressentif négatif sur le style ou la forme, j'ai beaucoup aimé cette lecture, et je regrette de ne pas avoir mentionné un sujet que tu mentionnes, mais il y avait tellement d'infos !
RépondreSupprimerce livre est une pépite concernant la RDA et ce système de fous !
@ Electra Oui, on ne pouvait parler de tout, par exemple ce musicien.
SupprimerComme toi, j’étais impressionnée par certaines chiffres qui font vraiment froid dans le dos. Je trouve le regard de quelqu’un de l’extérieur assez intéressant. A titre de comparaison, Laurent Binet a écrit HHhH et même si son roman a été plutôt bien accueilli en Tchèquie, il n’a pas apporté beaucoup de nouvelles choses aux lecteurs tchèques. Tandis que, à croire les avis des lecteurs, Stasiland a été très bien noté en Allemagne pour ce regard et cette synthèse intéressants sur la vie des citoyens de la RDA.
RépondreSupprimer@Eva : Ce livre de Binet, je me promets de le lire depuis longtemps.
SupprimerOui, l'auteure ici est de l'extérieur, je ne m'étais pas demandé comment son livre avait été accueilli en Allemagne (ex est ou ex ouest, il a du y avoir de la différence?)
Pour nous ici c'est franchement bien intéressant.
Tu m'as fait rire avec ta remarque sur "l'esthétisme" est-allemand. C'est sûr que ça met d'emblée dans l'ambiance ! Plus sérieusement, cet ouvrage semble très intéressant même s'il n'a pas fait totalement l'unanimité.
RépondreSupprimer@jelisjeblogue : Le marron et le kaki, plus imagine le style des années 80...
SupprimerCet ouvrage se lit sans encombres et apprend beaucoup, tu peux te lancer.
j'ai très envie de lire ce livre que j'ai déjà noté , merci pour le rappel.
RépondreSupprimer@Luocine : tu vois, cette LC a été bien suivie, les avis sont divers mais je pense qu'on est d'accord, c'est un livre à découvrir.
SupprimerTotalement inconnu pour moi, mais au vu des commentaires, je pense que je peux passer au-dessus...
RépondreSupprimer@ Philippe : une petite plongée en Allemagne de l'est genre big brother ne te dit rien? ^_^
SupprimerAh … j’ai lu HHhH de Binet il y a un moment, c’est un livre dur et marquant. J’ai adoré ( si on peut adorer ce genre de bouquins…)( Une Comète)
RépondreSupprimer@ béa : j'aime bien Binet en général, oui, on ne peut adorer ce genre de personnages, c'est sûr, alors je verrai.
SupprimerJe ne te sens pas super emballée, c'était peut-être trop marron^^, mais ça semble instructif tout de même.
RépondreSupprimer@ Fanja le kaki est aussi une couleur sympa, mais je préfère le bleu vert de la mer. ^_^
SupprimerInstructif et souvent sidérant, si!
J'ai perdu mon com...avant d'avoir fini sa rédaction. Je disais donc que c'est une lecture intéressante et que nous avons sans nul doute beaucoup de choses à découvrir sur la RDA sujet encore tabou, des années après la réunification de l'Allemagne. Mais il n'est pas dans mes deux biblis...et en plus je ne te sens pas plus enthousiaste que cela. Je l'ai noté tout de même.
RépondreSupprimer@ manou Avec les commentaires en pop up, c'est parfois ça, il n'est pas perdu, on le retrouve mais tard. Merci d'avoir persévéré.
SupprimerIl est intéressant pour toutes ces informations qu'on ignore totalement (l'histoire des documents à reconstituer, si, j'en avais entendu parler)
belle LC ! Tes bémols ne me freinent pas, ce sujet m'attire toujours beaucoup...
RépondreSupprimer@ violette Je recommande ce bouquin aux couleurs marron/kaki ^_^mais plus qu'intéressant
SupprimerAh une lecture commune, voila ce qui explique le nombre fou de billets publiés au même moment :-) J'avais lu un roman plutôt intéressant d'Anna Funder "Tout ce que je suis" qui évoquait la résistance de jeunes allemands pendant la seconde guerre mondiale. Celui-ci a l'air intéressant aussi.
RépondreSupprimer@ nicole De nombreux blogs ont répondu à l'appel! Ecoute, il semble que l'auteure scrute l'Allemagne, il faut noter les titres alors;
SupprimerLa couverture présente bien la dichotomie schizophrène de cette période. J'ai loupé la LC mais ce sera pour pour plus tard, sans aucun doute.
RépondreSupprimer@ Athalie : Oui, n'hésite pas à découvrir ce livre.
SupprimerEn te lisant sur ce sujet, je me souviens du très beau film allemand "La vie des autres". Si je vois le livre à la bibliothèque, j'y jetterai un coup d'oeil.
RépondreSupprimer@ Tania : Merci du rappel, peut-être pourrais-je le regarder?
SupprimerPour le livre, va voir!
Je voulais participer à la LC, mais le livre était emprunté... :/ Bon, je le lirai quand même!
RépondreSupprimerCôté série, je viens de regarder la première saison de Tokyo Vice, tu l'as vu?? j'ai beaucoup aimé (j'avais lu le livre l'année dernière, ça prend des libertés avec le récit, si je me souviens bien).
@ choup : le problème de prévoir l'emprunt et la lecture, je connais aussi...
SupprimerNon, pas vu, on m'a parlé d'une série israélienne aussi. Mais actuellement je lève le pied, je suis lancée dans des recherches généalogiques chronophages...