To the lighthouse / Vers le phare
1927
Virginia Woolf
LC avec Inganmic
Non, je ne perds pas (encore) la tête, j'ai déjà lu ce roman (mais en français), à l'époque c'était mon premier roman de l'auteur, et j'avais encore peur de Virginia Woolf.
J'ai donc fait sortir ce livre de la réserve de la bibliothèque, et pfff, dans quoi me suis-je lancée? Finalement j'ai découvert que tout était disponible sur internet, j'ai chaussé mes lunettes et continué à lire sur l'écran de mon téléphone, et ça passait bien mieux. Evidemment cela complique pour écrire un billet, mais peu importe, avec Woolf, que cela reste impressionniste, c'est parfait.
Première partie, The window, environ 200 pages (plus de la moitié du roman)*
La famille Ramsay, monsieur, madame, les huit enfant (oui, huit, on le rappelle à plusieurs reprises), et quelques amis résident dans un grande villa au bord de la mer, dans l'ile de Skye (Ecosse). L'un des fils désire se rendre au phare le lendemain, sa mère est d'accord, le père doute que la météo soit favorable. En attendant, Madame Ramsay, belle femme dans la cinquantaine, lit un conte à l'une de ses filles, tricote pour un enfant du gardien de phare, prenant son fils comme modèle, observe les passages autour d'elle et surtout laisse aller ses pensées.
Lily Briscoe peint paysage et personnages, mais n'aime pas trop que l'on regarde son œuvre en cours, elle semble perfectionniste.
Le mari rode dans le coin, et on a une jolie promenade conjugale, ce couple semble assez soudé tout de même, même si pas toujours d'accord. Ils communiquent bien.
Un jeune homme, d'après lui soutenu par l'attitude de Mrs Ramsey, déclare sa flamme à une jeune fille. Un médaillon est perdu.
Ensuite vient le repas du soir, très chic sans doute, près de vingt convives autour de la grande table, Mrs Ramsay d'un côté, son mari en face. Conversations incluses, et surtout pensées, l'on passe d'un personnage à l'autre, puis Mrs Ramsay va voir ses enfants dans leur chambre, et passe du temps avec son mari. Il lit Walter Scott, elle de la poésie, ce qu'ils se disent n'est pas ce qu'ils voudraient dire ou attendent de l'autre. Mais c'est plein de paix, finalement.
Deuxième partie : Le temps passe - Time passes (un petit douzième du roman)*
De mémoire le passage absolument splendide, quand la maison est vide, durant des années. La femme de ménage, âgée, déplore les dégâts du temps qui passe. Bestioles qui se sont installées, et dehors fleurs et plantes ayant pris leurs aises. Au détour d'un paragraphe, le lecteur apprend le décès de certains personnages.
La guerre est terminée, maintenant il faut nettoyer et ouvrir, certains reviennent. Le phare, lui a continué à éclairer ...
Troisième partie : The lighthouse (un tiers du roman)*
Dix ans ont passé, Lily Briscoe est aussi revenue, avec son tableau à peindre. Cette fois, on va se rendre au phare!
Cela se fait en barque, de l'ile vers le phare, avec deux marins du cru, racontant entre autres qu'une tempête a causé la disparition de bateaux et marins dans ce coin là. (Et là, tilt, Book trip en mer, non? Non, faut être sérieux avec Woolf). Mr Ramsay est à bord, avec deux de ses enfants, qu'il a l'air de terroriser avec ses questions.
Pendant ce temps, à terre, Lily les observe, réfléchissant à sa peinture, traçant des traits sur sa toile, c'est bien parti. Peindre la remet dans ses souvenirs... Mrs. Ramsay et son côté 'marieuse'. Parallèle est fait entre peinture et remémoration.
Deuxième lecture et franchement, quel talent! Difficile de dire pourquoi, mais ces personnages réussissent à nous émouvoir, certainement parce qu'on connaît leurs pensées, contrairement à leurs interlocuteurs. Virginia Woolf met bien en lumière l'incommunicabilité des êtres humains, mais pourtant ce n'est pas tragique, de brefs instants éclairent tout de même la situation.
La création picturale de Lily est aussi extrêmement bien décrite.
J'ai apprécié les incises et annonces entre parenthèses, qui peuvent frapper au cœur ou compléter. Les phrases peuvent en devenir tarabiscotées (ce n'est pas Jaenada non plus) mais elles demeurent courtes et, mais si, l'humour pleut affleurer!
*NB : Les petits malins voulant ajouter moitié, douzième et tiers, je les attends de pied ferme!
Avis babelio, Goodreads, nathalie ici et là, cleanthe, dominique, claudialucia, qui mène vers
Tania Ici
Miriam Ici
Nathalie Ici
Je ne l'ai pas lu ! Je sais, je sais, je devrais .. j'y arriverai peut-être un jour. (et je ne me frotterai pas à toi côté maths ;-) )
RépondreSupprimerEn fait il n'est pas si difficile à suivre, Woolf dans des parenthèses indique bien qui pense, etc.
SupprimerMoi je ne perds pas la tête et je l'ai lu deux fois en français. Je te respecte beaucoup ! La seule chose anglaise de Woolf que j'ai lue est la nouvelle Kew Garden, ça m'a donné une idée de sa langue, magnifique, et ce n'était pas trop dur.
RépondreSupprimerC'est vrai que la deuxième partie est très belle, avec cette maison vide.
Sans doute ma préférée... Je 'vois' la maison, les rideaux au vent... Woolf se relit bien, comme Proust, d'une fois à l'autre les impressions changent.
SupprimerTon billet me replonge avec bonheurr dans ce roman, sans doute mon préféré de Virginia Woolf. Je me rappelle avoir pris une véritable claque à sa lecture.
RépondreSupprimerMon premier roman de Woolf (et pas le dernier!). Relativement aisé à suivre, et tellement de non-dits.
SupprimerJe ne pensais pas rire un jour en lisant un billet sur un livre de Virginia Woolf car, moi, elle me fait encore peur ! Franchement je t'admire de la lire en version originale. N'est-ce pas trop littéraire ? En Anglais, je ne lis que des polars et des romans faciles. Sinon, je ne suis toujours pas prête à lire V.W. mais tu finiras peut-être par me convaincre. (Pareil pour Proust).
RépondreSupprimerJ'ai attaqué la dame (qui me faisait peur quand même) avec des essais genre Un chambre à soi. En suite, go c'était parti!
SupprimerJ'ai osé lire en anglais grâce à A Christie par exemple (mon conseil car franchement c'est l'idéal si on a juste de vagues souvenirs de lycée), Woolf c'est évidemment au-dessus, surtout que les pensées filent partout. Bah, je me laisse porter.
J'ai commencé avec Agatha Christie aussi et un livre tout gentillet qui s'appelle Chocolat de Joanne Harris. Ensuite, j'ai continué avec les thrillers et les cosy Mystery. Par contre, Annie Proulx m'a donné du fil à retordre car elle est plus littéraire.
SupprimerVoilà, les romans avec un peu de suspense qui vont bien tout seuls. Annie Proulx, pas lue, mais oui, ça doit être un cran au dessus.
SupprimerA une époque j'étais folle des anglaises du 19ème siècle, qu'on ne trouvait pas trop traduites, alors j'ai foncé. Avec un vocabulaire plus trop usité, genre barouche... ^_^
Bien d'accord avec toi quel talent !! il me reste deux romans de VW à lire mais quand j'ouvre mon pléiade j'ai plutot tendance à relire ce que je connais déjà et que j'aime
RépondreSupprimerJe n'ai pas tout chroniqué ici, mais il m'en reste au moins un en VO sur mes étagères (un jour... ^_^)
SupprimerTa comparaison avec Proust ajoute un argument pour moi décisif, en plus de ta note et de celle d'Ingannmic, je pourrais bien surmonter mes vagues souvenirs de n'avoir rien compris à Mrs Dalloway !
RépondreSupprimerUn aveu : au départ j'avais abandonné Mrs Dalloway!!! Mais je l'ai lu ensuite et, tiens, je le relirais bien... Laisse du temps à Woolf et Proust!
SupprimerJe ne peux pas laisser de commentaire à partir de mon ordinateur j'essaie avec le téléphone.
RépondreSupprimerBravo pir cette lecture en anglais.
Décidément mon blog vous embête bien, merci d'être tenace.
SupprimerUne belle lecture, en français c'est bien aussi.
Virginia Woolf, le talent à l'état pur !
RépondreSupprimerOh que oui, mais si je me lance dans un Book Trip avec elle, je n'ai pas terminé. ^_^
SupprimerTant de traductions françaises différentes pour un même texte (pas si vieux que ça, en plus), voilà de quoi m'inciter à le lire en VO.
RépondreSupprimerRien que le titre, on n'est pas d'accord! En VO, pas si difficile, de toute façon les pensées errantes, même en français on doit s'y habituer (et ça va!)
SupprimerD'ailleurs, on ne sait pas comment est morte Mrs Ramsay... A chaque fois que je relis ce roman, je me pose encore la question : mais que lui est-il arrivé ?
RépondreSupprimerCe pourrait être la grippe après la guerre? Ou quelque chose de plus personnel? Oui, on l'apprend au détour d'une phrase, finalement c'est un choc, on s'y était attaché, on la connaissait, cette femme.
Supprimercomme je le disais à Inganmic, j'ai lu deux nouvelles d'elle et pas du tout accroché au style du coup je ne me presse pas .. même en anglais LOL
RépondreSupprimerLes nouvelles sont assez particulières, quasi exercices de style, dans ses romans elle condense moins, alors vas-y!
SupprimerJ'ai lu ce livre quand j'avais 17-18 ans et que je faisais les vendanges. Je me souviens très bien des circonstances, que je lisais sous un arbre pendant la pause déjeuner, mais sur le contenu: rien de rien! Ton billet me donne terriblement envie de le relire, merci.
RépondreSupprimerJe constate que je ne suis pas la seule à associer livre et moment précis où je l'ai lu!
SupprimerLe contenu peut être vaporeux, je le reconnais, surtout si du temps s'est écoulé. Avec Woolf, le côté cotonneux est quasi normal. ^_^
Trop ténu donc pour le book trip. Dommage, ça aurait pu me motiver pour le lire, haha ! De Virgina Woolf, je n'ai aimé qu'Une chambre à soi, mais c'est non-fiction. Pour le reste, je n'ai pas trop l'impression que ce soit ma tasse de thé. Je m'étais cassée les dents avec Mrs Dalloway.
RépondreSupprimerUne balade vers le phare quand même... Mais je ne voulais pas mélanger tout, Woolf reste Woolf!
SupprimerDe plus j'ai un paquet de lectures pour le Book Trip!
Une chambre à soi m'a permis d'attaquer ses romans...
Inganmic
RépondreSupprimerMerci, beau billet ! Tu es plus précise que moi dans ton résumé, cela évitera que certains croient qu'il ne s'y passe absolument rien... et oui, quel talent, on pense à Faulkner bien sûr, dans cette volonté manifeste et acharnée de traduire l'intériorité des êtres, de nous immerger dans leurs psychés.
J'ai lu sur le petit écran du téléphone, et pris des notes assez vite pour ne pas oublier, car quant à feuilleter, hé bien pas possible.
SupprimerCe que tu en dis me rappelle tout à fait ma lecture de ses nouvelles. Il serait peut-être celui qu'il me faut pour continuer avec la dame... Mais pas sur l'écran de mon téléphone, (horreur !) il faut que je trouve du papier !
RépondreSupprimerBen l'écran c'était parce que la version papier avait des caractères trop ceci ou trop cela, et le téléphone c'était pas mal, et puis pour voyager aussi...
SupprimerPlus sérieusement, oui, continue, peut-être les nouvelles sont-elles plus expérimentales?
Je ne sais pas pourquoi, mais c'est une auteure qui ne m'attire pas du tout...
RépondreSupprimerHum, c'est bien possible, mais il existe tant d'autres lectures. Ou alors son essai, Une chambre à soi?
SupprimerQuel bonheur de revenir à ce roman, mon préféré après "Mrs Dalloway" ! Merci, Keisha. Bravo pour la lecture en anglais, je crains que ce soit trop difficile pour moi, mais je devrais peut-être essayer.
RépondreSupprimerLa sœur de Virginia Woolf avait été bouleversée en lisant "To the Lighthouse" où elle voyait une évocation de leur mère, une "résurrection des morts". De Mrs Ramsay, V. W. écrit : "Elle était femme, et en conséquence, on venait naturellement la trouver, toute la journée, tantôt pour une chose et tantôt pour une autre (…) ; elle avait souvent l’impression de n’être qu’une éponge imbibée d’émotions humaines." Que c'est beau !
Un très beau personnage, cette Mrs Ramsay, en effet. Merci pour la citation.
SupprimerEn anglais, finalement, c'est abordable...
Pas encore osé me lancer dans Virginia Woolf... Pourtant, j'en ai un dans ma PAL...
RépondreSupprimerLa dame écrit des romans assez courts, ça va t'aider, ne t'affole pas s'il te faut quelques pages pour accrocher.
SupprimerPour l'instant je crois que c'est mon préféré, juste devant Mrs Dalloway... Quel talent ! Cette deuxième partie est un petit chef d’œuvre à elle toute seule... Hâte de le relire un jour (mais pas en anglais).
RépondreSupprimerA la première lecture, j'avais aussi été impressionnée par cette partie, et je pense que c'est la raison pour laquelle j'ai voulu relire!!! Comme quoi...
SupprimerTu peux relire, tu trouveras encore une autre vision.
On ne (re)lit jamais trop de Virginia Woolf et tu m'as donné envie d'y revenir, pourquoi pas avec ce titre.
RépondreSupprimerChic si je t'ai tentée (mais sans grand effort, tu étais déjà convaincue)
SupprimerJe suis toujours pleine d'admiration pour Virginia Woolf. C'est une écrivaine absolument extraordinaire. Mais malgré tout, j'ai toujours une petite restriction que j'ai notée dans mon billet à l'époque. Je n'aime pas le milieu qu'elle décrit et la plupart de ses personnages, non plus !
RépondreSupprimerJ'ajoute ton billet, tu as vu tant de choses dans ce roman!!! J'ai noté ta restriction, et vu aussi les discussions en commentaires...
SupprimerJe t'admire d'arriver à la lire en version originale ! Vraiment ! Je viens de lire la chronique de Tania et comme je le lui ai dit, j'ai lu Virginia Woolf quand j'étais plus jeune puis j'ai laissé tomber quand j'ai eu moins de temps tranquille pour lire. J'y reviendrai, vous m'en donnez envie...mais je le ferai en dehors des vacances de mes petits-enfants parce que là j'ai carrément lu des livres pour ados et des mangas, je retombe en enfance :)
RépondreSupprimerNon, tu ne retombes pas en enfance, tu changes de terrain, ça aère le cerveau! ^_^
SupprimerTu sais, je ne lis Virginia Woolf que depuis le blog, donc à un âge certain, on va dire!
Une auteure que je me promets de lire, mais dont je repousse encore et toujours la lecture.
RépondreSupprimerCommence par un essai, Une chambre à soi, ensuite tu verras pour un roman.
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