La bonne mère / Le bel obscur

 Des livres qui n'ont rien à voir, juste parus là maintenant.


La bonne mère

Mathilda Di Matteo

L'iconoclaste, 2025

Avis babelio, bibliosurf, dont alex, cathL, aleslire, cathulu


Il va être difficile de parler d'un roman déjà pas mal vu sur les blogs. Couverture flashy, annoncé tendre et drôle sur le bandeau.

Alors grand écart entre Marseille et Paris, avec Clara, étudiante à Sciences Po, adulée par sa mère Véro et son père, aka Le Napolitain. Le couple semble se demander comment il se fait que leur progéniture soit si différente, si douée. Ils font tout pour elle.

Alors quand elle s'amourache de Raphaël, surnommé Le Girafon, ils ne comprennent pas, mais acceptent (pour le moment), car ils l'aiment, leur gamine. Il faut dire que le Girafon coche toutes les cases de la différence sociale, famille catho rigoureuse, amis de Raphaël surnommés PAM (pas avant le mariage), bref à moins d'être un irréductible romantique, on sent bien que ça va être difficile, là.

La première partie est assez drôle en effet, avec la découverte bien amenée des différences. On se prend à rêver qu'après tout, pourquoi pas?

Mais ça va se gâter, pour des raisons que je n'avais pas vues venir, violence masculine, allez c'est dit. Changement total d'ambiance, là j'ai quasiment changé de roman, mode dramatique, mais j'ai continué quand même.

La fin m'a réconciliée, un peu de folie féministe bien narrée c'est sympathique. Dommage qu'il n'y ait pas d'hommes vraiment corrects là-dedans (un des amis de Clara, peut-être?)

Je suis sans doute moins enthousiaste que d'autres, d'abord j'ignore tout du parler marseillais (il semble y en avoir dans le bouquin) , le mot cagole n'est pas dans mon vocabulaire usuel (mais la description de la vêture de Véro, c'est réjouissant). Cependant on ne va pas se passer d'un roman sortant bien du lot de la rentrée littéraire assez uniforme et appliquée, faisant souffler un vent du sud bien rafraichissant, avec des morceaux quasiment d'anthologie .


 


Le bel obscur

Caroline Lamarche

Seuil, 2025

Avis Babeliobibliosurf


L'auteure s'interroge sur l'histoire d'Edmond, membre de sa famille, au 19ème siècle, décédé à Orléans à l'âge de 30 ans. Une vie mystérieuse, homosexuel à une époque où on cachait cela sous le tapis. Quelques détails, très peu, et une enquête assez frustrante. Consulter graphologue, medium et astrologue sans trop y croire ne donne rien, et je déplore ces rêves racontés qui m'ont plutôt agacée.

Heureusement pour le lecteur, ces bribes alternent avec la propre histoire de la narratrice, qui voit défiler dans sa ville les amants successifs de son mari. Une situation qui convient bien à l'époux (ben tiens donc), un peu moins à la narratrice racontant ses ressentis au fil des décennies. Tout cela se passe calmement. J'aurais aimé en savoir plus sur les deux filles du couple?

Bref, on n'en saura guère sur l'ancêtre quasi effacé des mémoires et la vie de l'auteure n'est pas exempte de quelques longueurs.

A plus d'un siècle de distance, se retrouvent des échos, y compris la nage et le sauvetage. L'auteure aborde le sujet des épouses d'homosexuels, peu étudié il faut dire, et rappelle les exemples d'Oscar Wilde, Lord Byron, Vita Sackville-West (inspiratrice du personnage d'Orlando) et d'autres dont j'ignorais non l'existence mais les orientations. J'ai trouvé cela fort intéressant, et, pour terminer, ne peux passer sous silence l'élégance et la beauté de l'écriture de Catherine Lamarche, auteure dont je n'avais jamais entendu parler auparavant.



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