Tango de satan
Laszlo Krasznahorkai
Gaillimard, 2000
Traduit par Joëlle Dufeuilly
Une LC avec Cleanthe, qui vient tout juste de tomber dans la marmite, Inganmic, une bien mordue, nathalie, pareil, il s'agit de présenter un titre de l'auteur, et je me réjouis d'avoir leurs avis. Je précise que ce n'est pas ma première plongée dans l'univers de l'auteur, et mon petit cœur a bondi de joie à l'annonce du Nobel.
Plongée, c'est le mot. Lire Krasznahorkai est une quasi expérience dont on ressort légèrement assommé et pas follement optimiste, en dépit de l'ironie sous jacente.
"Un matin, à la fin du mois d'octobre, peu avant que les premières gouttes des longues et impitoyables pluies d'automne commencent à tomber sur le sol craquelé, à l'ouest de l'exploitation (et qu'une mer de boue putride rende les chemins vicinaux impraticables et la ville inaccessible jusqu'aux premières gelées), Futaki fut réveillé par le son des cloches." Comme dirait Nathalie, 'c'est le début'.
La coopérative a été démantelée, et ne restent dans le village que quelques habitants, un docteur interdit d'exercice, un instituteur sans élèves, un cabaretier épicier à la boutique envahie mystérieusement de toiles d'araignées (on n'en voit pas une pourtant), quelques couples attendant (comme le messie?) le retour d'un certain Irimias qui a promis de les tirer vers un avenir plus radieux. En attendant, on l'a dit mort, on le dit de retour?
Chaque chapitre se focalise sur un moment, un ou deux personnages, parfois j'ai eu l'impression de revenir en arrière, les titres de chapitres et leur numérotations sont intrigants, mais on suit très bien, avec quelque vigilance. Une sorte de tango? En tout cas il y a une scène de danse bien avinée au bar, où presque tous participent.
Maisons crasseuses, délabrées, pluie permanente et boue, voilà l'ambiance (bien rendue).
Comme dans Guerre et guerre où l'auteur décrivait son écriture, ici aussi j'ai vu un clin d'oeil au lecteur:
Le contrôleur Kelemen supposé donner des nouvelles aux autres, mais à sa façon.
"Pour connaître précisément l'histoire, il fallait, pensait-il [l'aubergiste] faire l'effort d'écouter chaque nouvelle version jusqu'à ce qu'il n'y ait plus qu'à attendre: attendre que la vérité à un moment - comme ça tout d'un coup- se révèle. A ce moment-là, les détails de l'histoire apparaissent et ainsi -avec un effet rétroactif - il devenait possible de remettre dans l'ordre les éléments de la première version. "
Avis Babelio, Passage à l'est, Inganmic,
Il existe un film de Bela Tarr, durant 7h 20, en voici une présentation de 7 minutes, où l'on ressent bien l'atmosphère du roman. Assez plombant, mais que cela ne vous dissuade pas de lire le roman!
Sur mon blog (pas de billet pour La venue d'Isaïe) et d'autres à venir!
La mélancolie de la résistance Guerre et guerre Petits travaux pour un palais

Pour moi c'était une première. En tout cas cette LC proposée par Nathalie tombe tres bien. J'ai decouvert un tres grand auteur.
RépondreSupprimer@ Cleanthe : en effet, et je suis ravie! Bonnes lectures futures.
SupprimerAh je ne connais pas ce titre, mais il a l'air tout à fait tentateur en effet ! Plus dans la veine du Retour du baron, on dirait... il y a des thématiques communes. En tout cas, ça fait envie. Pour la prochaine fois !
RépondreSupprimer@ nathalie : Baron qui est sur mes étagères...
SupprimerOui, il y aura des prochaines fois, je n'ai pas terminé non plus! ^_^
C'est décidément une bonne idée ces lectures communes autour d'un auteur ! J'ai vu les billets de tes "co-lecteurs" qui ont tous choisi des titres différents. Cela permet d'avoir un beau panorama de l'œuvre de Laszlo Krasznahorkai. Je ne sais pas d'où venait mon apriori mais m'attendais pas à lire des critiques si positives le concernant.
Supprimer@ Alexandra : on ne s'est pas concertés du tout, l'un démarre, les autres ont pris un titre non encore lu. Bon, ce n'est pas un auteur feel good et tout ça, ses phrases sont longues ^_^, mais quel talent! Je ne prétends pas tout comprendre des pourquoi comment etc., mais j'y prends plaisir!
SupprimerPas pour moi... j'ai déjà souvent du mal avec la littérature d'Europe de l'Est, là j'ai fait un essai avec "au sud une rivière, au nord..." bref, un titre impossible à retenir, ça commençait mal, et je n'ai pas persévéré...
RépondreSupprimer@ Cath L : oh dommage! J'ai ce (mince) opus sur mes étagères, je pense le lire en 2026...
SupprimerC'était Cath L, l'anonyme... c'est parti trop vite !
RépondreSupprimer@ Cath L : j'en profite pour insister, donne lui sa chance, genre en train, tu ne peux commencer autre chose (perso, j'ai attaqué le premier dans la salle d'attente des urgences, après, j'étais cuite! pas moyen de lâcher).^_^
SupprimerJ'avoue qu'avant de Nobel je n'avais jamais entendu parler de l'auteur... Je vais regarder tous vos retours avec intérêt, ça me donnera peut-être envie de le découvrir :-)
RépondreSupprimer@ Nicole : je l'ai découvert en 2017 (voir ma réponse à Cath L), ensuite trouver ses romans n'est pas si facile, actuellement un peu plus!
SupprimerDepuis le Nobel j'ai envie de découvrir cet auteur. Par quoi commencer?
RépondreSupprimerJ'avais lu quelque part que l'univers de cet auteur n'était pas des plus drôle. Je le lirai sans doute cet été, pour mon moral.
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