The land of little rain, 1903
Mary Austin
Le mot et le reste, 2019
poche, 192 pages, 8.90€
Traduit par François Speck
EN-FIN! Grâce à Babelio j'ai mis la main sur ce grand classique du nature writing (le vrai, le pur, le génial), l'un des rares manquant à mon tableau de chasse de lecture. Me reste encore à dégoter Printemps silencieux.
OK, il ne se passe pas grand chose de palpitant, c'est descriptif; contrairement à certains qu’elle égratigne gentiment, Mary Austin ne cherche pas à mettre en scène une belle histoire à partir des faits. Non, elle raconte quand même, par exemple la vie d'une vannière indienne (émotion sobre), d'un chercheur d'or, celle de villes reculées où ça peut castagner, ou d'un village latino modeste, caché, mais heureux.
Mais elle n'hésite pas à capter l'attention avec 'Le pré de mon voisin' , des sentiers, des charognards, l'eau, l'orage.
Comment fait-elle? Je ne sais. C'est précis, non dénué de clins d’œil très légers, et empreint de poésie qui me laissait sur le flan (oui, moi, la rétive!)
"Pour l'essentiel la neige vole silencieusement comme autant d'ailes blanches qui se meuvent en douceur. Elle s'intensifie, est mouillée et collante, et fait de midi une nuit toute de blancheur."
Parfois écolo
"Telle est l'économie de la nature, mais avec tout cela on ne prête pas assez attention à l'oeuvre de l'homme. Il n'y a pas de charognard qui mange les boites de conserve et nulle créature sauvage ne laisse de telles souillures sur le sol de la forêt."
Connaissance (admirative) des Indiens
"Vous pouvez faire confiance aux Indiens pour ne manquer aucune des vertus du monde des plantes! "
Coup de cœur pour cet incontournable
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vers 1900, par Charles Lummis |